Les centaines de prisonniers palestiniens qui observaient une grève de la faim depuis le 17 avril dans des prisons israéliennes pour protester contre leurs conditions de détention de vie ont mis fin à leur mouvement, ont fait savoir samedi 27 mai des sources palestiniennes et israéliennes.
La grève a été suspendue à la suite d’un accord conclu entre les représentants des prisonniers et les autorités israéliennes, a annoncé à l’Agence France-Presse le président du Club des prisonniers Qaddura Farès. Selon une porte-parole de l’administration pénitentiaire, l’accord a été conclu avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et l’Autorité palestinienne et non avec des représentants des détenus [1].
La fin de la grève, qui était alors observée par plus de 800 détenus [2]
selon l’administration pénitentiaire, coïncide avec le début, samedi, du ramadan, le mois de jeûne musulman.
Elle fait suite à la demande formulée jeudi par le président palestinien, Mahmoud Abbas, d’une médiation américaine afin de mettre fin à ce mouvement de protestation susceptible d’embraser les territoires palestiniens au cas où la prolongation de la grève aurait provoqué la mort de détenus.
Deux visites par mois
Selon la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne, l’accord prévoit que les prisonniers auront droit à deux visites par mois, contre une avant le début de la grève.
Cette revendication était une des principales présentées par les grévistes. En revanche, ces derniers n’ont pas obtenu la mise à leur disposition de téléphones publics dans les prisons, comme ils le réclamaient, selon la porte-parole.
Une trentaine de prisonniers avaient été hospitalisés ces derniers jours en raison de la détérioration de leur état de santé, selon l’administration pénitentiaire.
Les grévistes de la faim étaient issus de toutes les mouvances politiques palestiniennes, du Fatah aux partis de la gauche en passant par le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.
Les prisonniers entendaient donner l’alerte sur les conditions de détention des 6 500 Palestiniens incarcérés par Israël, dont des dizaines de femmes et d’enfants, et dénoncer le système judiciaire israélien appliqué aux Palestiniens des territoires occupés (la bande de Gaza et la Cisjordanie).
Les Palestiniens ont multiplié les contacts internationaux depuis le début de la grève qui était menée dans différentes prisons israéliennes.