Evry Palestine (AFPS) a organisé le 9 décembre 2023 les ’’Huit Heures pour la Palestine’’ pour la 14ème année consécutive.
Au cours de ces 8 heures, Evry Palestine (AFPS) a accueilli plus de 300 personnes dont 7 élus de municipalités Essonniennes. 250 personnes étaient présentes lors de la table ronde.
Le thème ’’Palestine : l’enfermement de tout un peuple’’ avec comme intervenants Salah Hammouri, avocat franco-palestinien, auteur de ’’Prisonnier de Jérusalem’’ (ed. Libertalia) et Assia Zaino, doctorante en histoire et anthropologie à l’INALCO, auteure de ’’Des hommes entre les murs’’ (ed. Agone).
Des prises de parole ont été observé par le président d’Evry Palestine, de l’UD-CGT, FSU 91et présentation des associations partenaires – CCFD, L’Olivier, Maison du Monde, LDH, Amnesty, Humani’Terre, ATL Jenine, Amis des Arts et de la Culture de Palestine, BDS France, UJFP, Solidaires 91, et Samidoun .
- Focus sur Gaza
Une séquence qui a donné à entendre le témoignage de Nabila de Beit Lahiya, qui a fondé une structure de soutien psychologique pour les enfants du camp de sa localité. Cri d’appel à la solidarité envers les Gazaouis qui manquent de tous les biens essentiels à leur survie.
Une minute de silence a été observée pour les 18 000 tués – au 9 décembre 2023 – dont 70% de femmes et enfants, 74 000 blessés, 7 000 disparus sous les décombres.
Présentation de l’action d’Evry Palestine (AFPS) dans le camp de réfugiés de Khan Younis, la Réussite éducative pour les enfants, mise en place en 2020, dont l’équipe d’animation essaie de maintenir quelques activités dans les lieux éducatifs, notamment dans les écoles de l’UNWRA, servant d’abri à la population. Trois enfants d’une même famille fréquentant le Centre ont été tués lors de bombardements.
- Table ronde
Pour commenter l’actualité depuis le 7 octobre, Salah et Assia soulignent l’accroissement du nombre de prisonnier.res depuis cette date. Tandis qu’Israël libérait 165 prisonniers en échange d’otages israéliens, 3000 palestiniens de Cisjordanie, Jérusalem, étaient emprisonnées, dont 80% en détention administrative. Des milliers de travailleurs gazaouis ont été arrêtés, dont on n’a aucune nouvelle. On assiste à la vengeance des Israéliens sur ces civils emprisonnés.
L’emprisonnement, stratégie d’Israël : Salah décrit sa vie de prisonnier politique, lui qui a passé en tout 10 ans dans les prisons israéliennes. Tout y est fait pour rendre insupportable la situation du prisonnier palestinien. Les interrogatoires se déroulent dans des conditions inhumaines – pieds et mains menottés pendant toute la durée de l’interrogatoire ; nombreux moyens de pressions – procédures validées par la Cour Suprême israélienne.
L’emprisonnement a lieu dans des conditions tout aussi effroyables – femmes enceintes accouchant menottées, femmes victimes de violences de genre, malades mal ou non soignés. En outre les prisons se situent derrière la ligne verte, ce qui rend quasi impossible les visites des proches. La grève de la faim demeure la dernière arme stratégique des prisonniers.
Assia expose la situation de Palestiniennes emprisonnées qui ont réussi à organiser la résistance au sein des prisons. Elles ont lutté pour obtenir leur séparation d’avec les prisonnières de droit commun israéliennes et être considérées comme prisonnières politiques, elles ont refusé de travailler dans la prison au profit de l’occupation. En secret, elles mettent au point des manuels scolaires et organisent des cours, dans le but d’apporter aux autres détenues une éducation « critique et libératrice ».
A la sortie de prison : A l’inverse du résultat souhaité par Israël, la prison constitue pour les prisonniers palestiniens une autre forme de résistance. Évoquant sa propre expérience, Salah dit que sans la prison, il n’aurait pas eu de formation idéologique et politique. Chaque période d’emprisonnement a accru sa détermination.
Des témoignages de femmes libérées recueillis par Assia, il ressort que la prison leur a appris à résister à toutes les formes de pressions et de violences. Elle leur a permis de tisser des réseaux de solidarité entre femmes d’horizons différents. Beaucoup de femmes se sont politisées en prison et poursuivent leur engagement.
- Agir pour la Palestine
Se mobiliser pour le cessez le feu à Gaza. Être le plus nombreux possible pour un mouvement anti-guerre comme ce qui avait été fait pour le Viet-Nam. Signer les pétitions, écrire aux députés pour dire ’’Halte au massacre à Gaza’’.
Faire circuler les informations, convaincre son entourage. En Cisjordanie où la situation s’aggrave, soutenir la résistance non-violente.
Exiger que cesse la violence des colons et de l’armée occupante. Exiger la libération de tous les prisonniers politiques.
BDS : agir pour que Carrefour cesse son partenariat avec les sociétés israéliennes. Poursuivre la campagne Apartheid.
- Table de presse et librairie
Vente des 40 exemplaires du livre de Salah et des 15 exemplaires de celui d’Assia. 150 cartes "Carrefour" signées.
La soirée s’est poursuivie par le concert du Duo Walla Mara avec Issa Murad au oud et Osloob, chanteur, rappeur et beat maker.
Un buffet palestinien préparé une cuisinière palestinienne, avec 85 convives, a clôturé ces Huit Heures.
Le lendemain, l’Olivier, AFPS Cortbeil Essonnes, présentait au cinéma Arcel à Corbeil , le film "ALAM" de Firaz Khoury ; débat animé par Sonia Fayman de l’UJFP.