Nabil Al-Raee a été arrêté le 6 juin à 3h du matin au cours d’un raid nocturne par les forces d’occupations israéliennes. Les deux premières semaines de son emprisonnement, ni sa famille ni son avocat n’étaient autorisés à lui rendre visite, et ce sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
Lors du jugement de Nabil Al-Raee, le juge militaire a déclaré l’inexistence de preuves d’une quelconque activité illégale commise par Al-Raee. Toutefois le juge militaire a donné au parquet 48 heures pour faire appel, ce qui a été fait en présentant un troisième chef accusatoire. Il est actuellement accusé de détention d’armes à feu et d’assistance à une personne recherché.
Micaela Miranda, sa femme, décrit ces accusations comme une « farce », et continue en affirmant qu’ « il est ridicule et clair qu’ils essaient de trouver des excuses pour maintenir Nabil en détention pour si longtemps ».
L’arrestation et la détention sans motif de Nabil Al-Raee est l’une des multiples illustrations du harcèlement que subit le Théâtre de la liberté de Jénine ces dernières années depuis l’assassinat, dans des circonstances encore non éludées, de son co-fondateur Juliano Mer Khamis en avril 2011.
Zakaria Zubeidi, co-fondateur et directeur du théâtre de la liberté, était un leader de la résistance armée pendant la seconde intifada, mais depuis 2006 il s’est dévoué à la résistance non violente et culturelle. En raison de ce changement de politique, il a pu bénéficier d’une amnistie de la part d’Israël. Celle-ci après avoir été révoqué en décembre 2011, lui a été réinstaurée en février 2012 avec des restrictions qui ne lui permettaient pas de quitter la ville de Jénine. Ces restrictions ont clairement réduit sa capacité à être une voie active de la résistance non-violente en Cisjordanie. Quelques mois plus tard, le 13 mai 2012, Zubeidi a été arrêté par l’Autorité Palestinienne et il est depuis maintenu en détention sans motifs.
Le Théâtre de la Liberté a aussi était ces dernières années la cible d’attaques au sein du théâtre, ainsi que de raid nocturnes répètés et d’arrestations arbitraires de ses membres.
Jonathan Stanczak, l’administrateur général du Théâtre de la Liberté a déclaré « peut-être qu’ils ont pensé que nous allions nous effondrer après l’assassinat de Juliano, mais nous avons continué et maintenant ils essayent de nous étouffer doucement mais surement en harcelant nos employés, membres et supporters avec des accusations diverses, plus stupides les unes que les autres. Cet harcèlement systématique continu depuis un an maintenant, ça suffit ! » .