A quoi reconnaît-on l’opposition israélienne ? On ne sait plus. La question mérite d’être posée, tant les deux principales formations prétendant représenter une alternative au Likoud, le parti de Benyamin Nétanyahou, s’alignent souvent sur ses positions. Seules les affaires politico-judiciaires offrent un sujet de contentieux permanent. Yaïr Lapid, le chef de file de Yesh Atid (centre-droit), a trouvé excellent le discours du premier ministre devant l’Assemblée générale des Nations unies, le 19 septembre. Mais c’est le nouveau leader du Parti travailliste, Avi Gabbay, qui assure la plus grande confusion.
Inconnu du grand public il y a quelques mois, il a été désigné en juillet à la tête de la principale formation de centre-gauche, en pleine détresse politique. Venu du secteur des télécoms, ancien ministre de M. Nétanyahou, Avi Gabbay veut moderniser le Parti travailliste et retisser ses liens avec les couches populaires, notamment dans les petites villes de province.
Pour cela, suivant l’idée qu’une majorité se gagne au centre, chez les indécis, il semble prêt à rompre avec certaines positions traditionnelles de cette formation, notamment sur la colonisation. Dans un entretien accordé à la chaîne Channel 2, dont des extraits ont été diffusés lundi 16 octobre, Avi Gabbay a estimé que le retrait forcé des colons israéliens de Cisjordanie – où ils sont près de 400 000 – n’était pas indispensable pour trouver une solution définitive avec les Palestiniens. « Je pense que la dynamique ou la terminologie à laquelle nous nous sommes habitués, selon laquelle un accord de paix impose une évacuation, n’est pas vraiment bonne, a-t-il déclaré. Quand on signe un accord de paix, des solutions peuvent être trouvées qui ne réclament pas une évacuation. »
« Principes de base »
Dans son propre camp, beaucoup se sont émus de cette prise de position non concertée, qui introduit une confusion avec celles...