Khalida Jarrar, Palestinienne de gauche, parlementaire et avocate des prisonniers politiques a affronté à nouveau un tribunal militaire israélien le dimanche 20 septembre pour une audience qui a de nouveau été reportée, cette fois au 12 octobre.
L’Association Addameer de Soutien aux Prisonniers et des Droits de l’Homme – les avocats de Jarrar, aussi bien que l’organisation pour laquelle Jarrar exerce les fonctions de vice-présidente et anciennement de directrice exécutive- a rendu compte de l’audience au tribunal militaire d’Ofer. L’accusation militaire israélienne n’a pas réussi à obtenir la participation de témoins, en ne présentant qu’un témoin contrait de force à témoigner étant donné qu’il est détenu dans une prison israélienne.
Addameer a rapporté que ce témoin – un prisonnier politique palestinien – a nié toutes les allégations à l’encontre de Jarrar, et que "par conséquent l’accusation militaire l’a déclaré témoin hostile et que le tribunal militaire a approuvé la demande de celle-ci. L’accusation militaire a ensuite demandé au tribunal d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre des témoins qui n’ont pas comparu de façon à ce qu’ils soient en détention pendant la prochaine audience."
L’accusation militaire a déclaré que les témoins qu’elle a présentés lors de la dernière audition – encore des prisonniers politiques palestiniens – étaient "hostiles" également, après qu’ils aient déclaré que leurs aveux contre Jarrar avaient été obtenus par la torture.
Jarrar, 52 ans, députée du Bloc Abu Ali Mustafa, une personnalité éminente de gauche, féministe et avocate des prisonniers palestiniens, a été arrêtée chez elle le 2 avril par l’armée israélienne d’occupation. Cette arrestation est intervenue à la suite de son rejet – et de l’échec – d’une tentative de l’armée israélienne en août 2014 de la déplacer de force de son domicile à Ramallah vers Jéricho. Jarrar a été au départ maintenue en détention administrative sans inculpation ni jugement ; à la suite d’une protestation internationale, elle a ensuite été accusée devant un tribunal militaire israélien de 12 chefs d’inculpation, qui sont tous de nature politiques et dont plusieurs ont un rapport direct avec son travail d’avocate pour faire libérer les prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens salue Khalida Jarrar et demande instamment sa libération immédiate. La solidarité et l’indignation venant du monde entier, en même temps que sa fermeté, ont imposé l’annulation de sa détention administrative et de l’ordre de déplacement forcé ; maintenant il est temps d’intensifier la lutte pour obtenir sa libération et de continuer à manifester et à organiser des actions.
Traduit de l’anglais par Y. Jardin, membre du GT prisonniers de l’AFPS