Par le passé, le courrier international de la Cisjordanie et de la bande de Gaza était contrôlé par des inspecteurs israéliens, puis acheminé vers la Jordanie pour être expédié à l’étranger. Selon le nouveau système, les Palestiniens pourront envoyer directement leur courrier oblitéré avec un timbre palestinien vers la Jordanie. Les lettres et colis seront transportés à bord de véhicule de la Poste palestinienne jusqu’à la frontière jordanienne sans contrôle préalable par des employés israéliens. Le courrier entrant restera en revanche soumis à cette supervision israélienne. Mais pour Fathi Chabak, le directeur de l’administration postale palestinienne, il s’agit d’un bon début : « Nous avons commencé à transférer le courrier à travers la Jordanie vers le reste du monde », se félicite-t-il. « De nombreux pays vont continuer à envoyer notre courrier en passant par Israël, cela ne nous dérange pas, mais nous ne voulons pas que les Israéliens l’ouvrent », déclare-t-il.
Un nouveau timbre palestinien est également en préparation. « Nous allons sortir un timbre qui portera la mention Palestine au lieu d’Autorité palestinienne », ajoute Fathi Chabak. Il a lui-même conçu un timbre célébrant la demande d’adhésion à l’ONU, mais il le garde en réserve pour le moment en attendant d’obtenir le feu vert de la direction palestinienne pour le présenter publiquement. Les services postaux envisagent en outre d’inscrire sur les timbres non plus leur valeur en dinars jordaniens mais en « livres palestiniennes », une mesure essentiellement symbolique, puisque cette devise, en cours avant 1948, n’est plus en circulation.
Dans le même temps, à Ramallah, les travaux de rénovation de la « Mouqataa », siège de la présidence de l’Autorité palestinienne, commencés depuis des mois, se sont accélérés. « Nous avons entrepris la reconstruction de la “Mouqataa” à Ramallah sur un modèle moderne qui correspond au système de gouvernement palestinien qui n’a pas de caractère militaire », explique Mohammad Chtayyeh, directeur du Conseil économique palestinien pour le développement et la reconstruction, en référence à la vocation initiale du site. L’aspect de l’entrée principale du site, où l’armée israélienne a assiégé le dirigeant palestinien Yasser Arafat pendant plus de deux ans, a complètement changé depuis quelques mois. L’esplanade a été élargie et sept vieux oliviers ont été plantés au milieu d’un espace vert. « C’est un symbole de la légitimité palestinienne, avec un bureau moderne, des murs neufs, des jardins qui entourent la tombe du président Yasser Arafat, digne de notre démarche à l’ONU », ajoute M. Chtayyeh. « Naturellement, nous avons lié la fin du projet de reconstruction à notre démarche à l’ONU et nous achèverons les derniers travaux dans les prochains jours », explique-t-il.
Mais les responsables palestiniens soulignent qu’à leurs yeux il ne s’agit que du siège « provisoire » de la présidence en Cisjordanie, avant le jour où Jérusalem-Est deviendra la capitale d’un futur État palestinien.