« Toutes les parties sont d’accord et sont déterminées à parvenir à un accord avant la fin du mandat du président Bush et nous sommes déterminés à ce que cela nous serve d’échéance et nous oeuvrons en ce sens. » C’est la surprenante déclaration faite par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à l’issue de sa rencontre avec la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, à Ramallah, hier. Venue dans le cadre d’une tournée moyen-orientale pour préparer le terrain à la conférence prévue à Annapolis, près de Washington, fin novembre ou début décembre, la secrétaire d’État américaine a estimé que cette réunion internationale pouvait être « le tremplin pour les négociations que nous attendons depuis longtemps, des négociations qui, je l’espère, comme l’a dit le premier ministre israélien, Ehud Olmert (…), peuvent atteindre leurs objectifs durant ce qui reste du mandat de l’administration Bush ».
Abbas s’est voulu optimiste, jugeant qu’il y avait « des progrès dans les préparatifs en vue de lancer des négociations sur le statut final à la conférence d’Annapolis et la transformer en une réelle opportunité pour lancer un processus de paix signi- ficatif ». Pour lui, « les négociations sont difficiles, mais il y a des signes encourageants qui sont apparus aujourd’hui et dans le passé. Je suis d’accord avec le premier ministre Olmert sur le fait qu’il existe une réelle chance de parvenir à la paix et nous comptons saisir sérieusement cette opportunité », a-t-il assuré. Si le premier ministre israélien a dit croire à un accord avec les Palestiniens avant la fin du mandat de Bush, sa ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a souligné, elle, que les impératifs de sécurité d’Israël passaient avant la création d’un État palestinien. « Ce qui signifie : sécurité pour Israël d’abord et ensuite création d’un État palestinien », a-t-elle martelé.
Les deux parties tentent depuis plusieurs semaines de parvenir à un document conjoint définissant les contours d’un règlement, mais aucun progrès n’a été annoncé. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a affirmé après la rencontre que ce document était « en cours d’élaboration » et qu’il inclurait « les principes de la feuille de route et l’initiative de paix arabe », deux plans de paix restés lettres mortes.