Selon le médecin membre de PHR-Israel, “les conditions de santé de Khader Adnan demeurent instables. Il devra faire face à un long et continu processus de rétablissement”. Khader prend maintenant trois repas par jour, mais il a été avisé de les manger lentement et en deux parties différentes. Le personnel de l’hôpital remarque que même s’il paraît bien se rétablir, il est important de rester prudent ; chaque jour de rétablissement comporte des risques majeurs en raison de la complexité à équilibrer tous ses besoins et le risque de syncope. Il souffre d’une extrême faiblesse musculaire qui l’empêche de pouvoir marcher. Khader a eu l’impression qu’il sera sorti trop tôt de l’hôpital pour être emmené en prison, une crainte partagée par PHR-Israel et Addameer.
Khader a expliqué que, dans les heures avant que le marché limitant sa détention ne soit négocié avec les autorités israéliennes, il a été menacé d’être nourri de force –une action qui aurait immédiatement mis sa vie en danger. Khader est resté inébranlable jusqu’à qu’il ait obtenu ses conditions minimales de libération. Il a exprimé son extrême gratitude pour ses collègues prisonniers et pour les personnes partout dans le monde qui l’ont soutenu et a rappelé à la communauté locale et internationale que la vraie question immédiate n’est pas son cas, mais plutôt le cas de tous les autres prisonniers et des Palestiniens vivant sous l’occupation.
Dans un arrêt sans précédent, susceptible de concerner aussi les autres prisonniers palestiniens, le tribunal israélien de District est arrivé aujourd’hui 23 février à la conclusion d’ordonner d’enlever les fers de Khader dans son lit d’hôpital. Dans l’arrêt du tribunal le Juge Avraham Tal a exposé son opinion sur le cas enregistré par PHR-Israel et Addameer : “à la lumière des conditions médicales du pétitionnaire, peu de temps après une grève de la faim, l’entraver au lit pendant toutes les heures du jour et de la nuit, même seulement par un membre, est disproportionné.”
Khader a été mis aux fers continuellement pendant tout son séjour au Centre Médical Zif et les fers n’ont été enlevés brièvement qu’à quelques moments. Le Service israélien des Prisons (Israeli Prison Service – IPS) a prétendu qu’ils avaient enlevé ses fers pendant les derniers jours de sa grève de la faim, mais PHR-Israel et Addameer ne pensent pas que cela soit vrai. L’IPS a aussi remarqué qu’aussitôt qu’il a arrêté sa grève de la faim, ils ont décidé de remettre les fers le liant à son lit d’hôpital. La décision d’aujourd’hui autorise Khader à n’être entravé que par un seul membre quand il est en présence de visiteurs “qui ne sont pas autorisés par l’IPS de l’équipe médicale qui le soigne ”. Cependant, pendant les visites d’aujourd’hui de son avocat et du médecin membre de PHR-Israel il avait encore les deux jambes dans des fers l’attachant à son lit.
PHR-Israel et Addameer réaffirment leur crainte qu’il ne soit sorti trop tôt de l’hôpital et demandent qu’il soit mis fin immédiatement à sa détention.
Malgré l’attention internationale croissante concernant la détention administrative pendant la grève de la faim de Khader, Addameer et PHR-Israel sont consternés de ce qu’aucun changement effectif ne soit intervenu pour plus de 300 autres Palestiniens maintenus en détention par Israël, sans inculpation ni jugement. Certes le 1er février il y avait 309 détenus administratifs , mais même pendant les quelques dernières semaines ce nombre a augmenté. [1] Hana Shalabi, qui est une détenue administrative relâchée dans le cadre de la négociation sur l’échange de prisonniers en octobre 2011, a été ré-arrêtée le 17 février 2012 et a écopé d’un nouvel ordre de détention administrative de six mois. Elle a mené une grève de la faim pendant les sept derniers jours pour protest er contre sa détention administrative.
Addameer et PHR-Israel demandent la fin de l’usage par Israël de la détention administrative et la libération inconditionnelle de tous les détenus administratifs. La détention administrative ne devrait jamais être utilisée comme une mesure collective ou punitive. En tant que mesure de contrôle la plus sévère permise sons le coup des lois humanitaires internationales, la détention administrative ne doit être appliquée qu’avec la stricte application de toutes les garanties nécessaires. Par conséquent Addameer et PHR-Israel exhortent la communauté internationale à continuer à exercer une pression sur Israël pour qu’il se conforme immédiatement à ses obligations juridiques et pour qu’il mette un terme aux violations du droit humanitaire international perpétrées actuellement en toute impunité contre les Palestiniens.
Addameer et PHR-Israel aimeraient enfin remercier tous ceux qui ont soutenu Khader et nos équipes pendant cette période de tension et espèrent que la pression internationale sera maintenue jusqu’à ce que nos inquiétudes concernant la vie et le bien-être de Khader soient réduites.