A notre peuple résistant
Je m’adresse à vous de derrière les fils de fer barbelés de ma cellule exigüe et sombre, et au 38ème jour de la grève de la liberté et de la dignité, pour vous dire que nos forces pourraient nous lâcher et que nos corps pourraient à peine nous tenir debout, mais nos âmes étreignent le ciel, et en dépit de la durée et de la férocité de cette bataille, nous sommes déterminés à poursuivre la grève de la liberté et de la dignité jusqu’à la victoire, non seulement pour nous, mais pour l’ensemble de notre peuple.
L’administration des prisons et les autorités de sécurité ont essayé à plusieurs reprises de nous proposer de suspendre la grève et de discuter simplement après du contenu de nos demandes, mais nous avons rejeté catégoriquement cette approche.
Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout, car la dimension de cette bataille que nous menons ne s’arrête pas juste aux prisonniers et à leurs demandes, mais c’est la bataille pour la dignité de tout un peuple.
Ce n’est pas un secret : la souffrance et la faiblesse ont frappé les corps, mais la volonté et la détermination sont intactes et au-dessus de la capacité du corps.
Au 37ème jour de notre grève, nous vous assurons qu’on ne reculera pas devant l’arrogance et l’arbitraire de l’occupant, mais nous allons intensifier la lutte en nous abstenant de boire de l’eau et du sel.
Et que l’occupation et ses geôliers sachent qu’ils peuvent emprisonner notre corps, mais pas nos âmes.
Nous ne reculerons pas !
La victoire ou la mort !
Karim Younes
cellule d’isolement de la prison de Ramleh_ Ayalon
Traduction : Moncef Chahed