L’armée de l’air israélienne a effectué trois frappes, dans la soirée de mardi 2 avril, sur la bande de Gaza, les premières depuis la trêve conclue fin novembre avec le Hamas, au pouvoir à Gaza. Ces raids aériens, qui ont apparemment visé délibérément des champs déserts en guise d’avertissement, n’ont pas fait de blessé, ont indiqué des sources sécuritaires locales.
Les frappes ont touché deux endroits proches de la métropole de Gaza et un troisième site plus au nord du territoire, près de la frontière avec Israël. Elles surviennent peu après la revendication de deux tirs de roquette depuis Gaza contre le sud d’Israël par une coalition de groupes salafistes de Gaza, le Majlis Choura al-Moujahidine. L’armée israélienne a cependant affirmé dans un communiqué qu’aucun projectile n’était tombé sur le sol israélien.
Mort d’un détenu palestinien
Ces tirs ont suivi l’annonce du décès de Maisara Abou Hamdiyeh, un détenu sexagénaire palestinien condamné à perpétuité pour tentative de meurtre, qui est mort en début de matinée d’un cancer de la gorge dans un hôpital israélien. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a affirmé qu’il considérait l’affaire "avec la plus grande inquiétude" et qu’Israël "regretterait ses crimes". Le président Mahmoud Abbas et les partis palestiniens ont attribué la responsabilité de la mort de M. Abou Hamdiyeh au gouvernement israélien.
Le Hamas et Israël ont conclu un cessez-le-feu, globalement respecté, au terme d’une semaine d’hostilités meurtrières fin novembre. Le dernier tir de projectiles de Gaza sur Israël remontait au mois dernier, pendant la visite du président américain Barack Obama en Israël et dans les Territoires palestiniens. Il avait été revendiqué par le Majlis Choura al-Moujahidine.
Les groupes salafistes de Gaza, forts de plusieurs centaines de membres, selon leurs dirigeants, défient l’autorité du Hamas, issu des Frères musulmans, accusé de faiblesse face à Israël et dans l’imposition de la loi islamique. Un temps compagnons de route du Hamas, ils s’en sont progressivement éloignés après sa victoire aux élections législatives de 2006 et sa prise de contrôle de Gaza l’année suivante.