Les électeurs palestiniens ont voté aux élections législatives dans des conditions démocratiques et honnêtes en faveur du Hamas, ce qui a entraîné la formation d’un gouvernement dirigé par un seul parti.
Les autres groupes ont pour le moment refusé l’appel du Premier ministre Ismail Haniyeh à participer à un gouvernement de coalition nationale. Parce que le Hamas refuse de reconnaître que l’OLP et ses objectifs politiques sont le point de référence pour le gouvernement palestinien. Le Hamas n’est pas membre de l’OLP et cela crée une contradiction entre sa victoire avec une majorité indiscutable au Conseil Législatif Palestinien [1]et son absence de représentation au Conseil National Palestinien [2].
Ce n’est un secret pour personne que toutes les parties qui s’opposent à lui appellent le gouvernement palestinien le « gouvernement Hamas ». Sur cette base ces parties mènent une vaste campagne pour isoler le gouvernement palestinien et lui couper l’aide, ce qui veut dire couper l’aide au peuple palestinien. Le gouvernement est un outil au service du peuple et l’aide financière est destinée au peuple palestinien -le gouvernement n’est qu’un outil pour réguler comment l’aide est dépensée et investie afin de servir le peuple dans différents domaines.
Malgré le succès de la campagne diplomatique du gouvernement pour obtenir de l’aide des pays arabes et de l’Iran, la préoccupation pour l’avenir demeure, au vu de la suspension de l’aide promise au peuple palestinien par les pays donateurs.
Il faut remarquer que tous les pays arabes qui ont décidé de continuer à apporter de l’aide au peuple palestinien ont demandé au gouvernement palestinien d’accepter ce qui a été adopté au sommet arabe de Beyrouth, particulièrement l’initiative du Prince saoudien Abdullah bin Abdel Aziz, l’actuel roi [3].
On peut comprendre ainsi que ce que les pays arabes offrent ce mois -ci pourrait ne pas être payé si le gouvernement palestinien ne suit pas les conseils des Arabes. Ceci renforce la préoccupation des citoyens palestiniens.
Nous pensons que le gouvernement palestinien doit faire une déclaration politique destinée à la communauté internationale basée en essence sur l’acceptation de la solution de deux états, à savoir : le gouvernement cherche à établir un Etat palestinien indépendant et souverain sur toute la terre occupée par Israël en 1967 avec Jérusalem -est comme capitale et à faire respecter la légitimité de toutes les résolutions internationales sans les modifier, ce qui signifie que toutes les colonies en Cisjordanie seront démantelées car elles contreviennent au droit international, la Convention de Genève et des résolutions des Nations unies.
Ce sera un Etat dont les limites seront celles du 4 juin 1967 avec le plein contrôle de ses frontières terrestres et maritimes et de son espace aérien.
Une telle déclaration peut constituer la base d’une vaste campagne diplomatique afin d’expliquer la position palestinienne.
Le défunt président Yasser Arafat insistait toujours là-dessus et à Camp David il a résisté à toutes les pressions de faire d’autres concessions après que le Conseil National Palestinien avait fait une concession historique en acceptant la solution de deux états.
Nous pensons aussi que le Premier ministre Ismail Haniyeh a l’esprit ouvert et peut accepter de réfléchir à une modification du gouvernement ou à l’étendre par l’ouverture à d’autres groupes et des personnalités indépendantes connues pour leur sagesse politique, leur intégrité et leur combat pour la liberté.
Une démarche de cet ordre affaiblirait toutes les campagnes qui visent à nommer le gouvernement palestinien « gouvernement Hamas », et ouvrirait de nouveaux horizons.
Pour ceux qui suivent les mouvements politiques du monde il ne fait pas de doute que le temps est court, trop court peut -être.
L’escalade dans la crise avec l’Iran va déplacer prochainement les projecteurs vers la région de l’Iran et en conséquence les éteindre au Proche-orient, particulièrement en Palestine.
Ceci laissera à occupation les mains libres pour poursuivre ses violences et mettre en place le plan expansionniste d’Olmert en Cisjordanie.
Nous devons tous nous tenir ensemble, sur la base de notre objectif commun qui est d’établir un état palestinien indépendant et souverain en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza et faire en sorte que l’occupant perde l’occasion de réaliser ses plans [4] .