La libération d’un deuxième groupe de 26 prisonniers palestiniens le 29 octobre a été accompagnée d’une série d’annonces provocatrices portant sur la construction de plusieurs milliers de nouveaux logements dans les colonies. Pour s’en tenir aux seuls appels d’offres qui viennent d’être lancés (dernière étape avant le début des travaux), ils se montent à 1889, dont une petite moitié à Jérusalem-Est !
Au même moment, à l’initiative de la nouvelle municipalité de Jérusalem prétendument « unifiée », qui revendique un positionnement laïque et moderne ( !), des avis de destructions de maisons concernant au moins 1500 habitants ont été placardés sur les murs d’une série d’immeubles. Mesure dont l’ampleur pourrait être sans précédent depuis la destruction du « quartier des Maghrébins » en 1967…
Quant à la Knesset, elle va être appelée à se prononcer sur une loi portant obligation d’une majorité des deux tiers pour tout accord de paix et on nous annonce la prochaine construction d’une « barrière de sécurité » le long de la frontière jordanienne…
Autrement dit, tout est mis en place avec méthode pour imposer le « grand Israël » et ruiner la solution à deux Etats.
C’est dans ce contexte que la Président de la République va se rendre à la mi-novembre en Palestine et en Israël.
Nous n’attendons pas de lui un discours général sur la paix. Nous n’attendons pas non plus une énième condamnation verbale de la colonisation, strictement sans effet sur le terrain.
Nous attendons une parole de vérité et des mesures concrètes. Oui ou non la France considère-t-elle la colonisation comme illégale ? Va-t-elle continuer à faire comme si de rien n’était et considérer naturel le développement d’une coopération avec des institutions œuvrant pour la colonisation ? Va-t-elle au contraire, dans la logique des « lignes directrices » de l’UE, prendre des mesures s’opposant à toute implication des entreprises françaises dans le système de colonisation ?
La France ne pourra éluder indéfiniment la réponse à ces questions. Vouloir être utile et jouer un rôle pour la paix suppose de poser le droit comme exigence incontournable pour une paix juste et durable. La France a les moyens de le faire. A condition de le vouloir.