Photo : Des manifestants de Gaza se mobilisent pour Marwan Barghouti et d’autres prisonniers après le sit-in hebdomadaire, 14 avril 2014 © Joe Catron
Les autorités d’occupation israéliennes ciblent délibérément les prisonniers libérés après chaque accord d’échange de prisonniers avec les partis politiques palestiniens en les ré-arrêtant, au mépris des garanties fournies et convenues avec les parties supervisant les accords d’échange. Souvent, les autorités israéliennes présentent ce qu’elles appellent des "dossiers secrets", sur la base desquels les prisonniers libérés sont poursuivis et condamnés à nouveau à la perpétuité. C’est ce qui s’est produit dans le cas des prisonniers libérés dans le cadre de l’accord "Wafa al-Ahrar" en 2011. Après avoir libéré 1 027 prisonniers palestiniens, hommes et femmes, les autorités d’occupation ont ré-arrêté environ 70 d’entre eux, présentant des dossiers secrets contre 49 prisonniers pour annuler leur libération dans le cadre de la poursuite continue des prisonniers libérés.
Après le déclenchement de l’agression israélienne globale contre les Palestiniens et de la guerre génocidaire après le 7 octobre, un accord a été conclu pour un échange de prisonniers entre les partis politiques palestiniens et l’occupation avant la fin du mois de novembre. Les autorités d’occupation ont libéré 240 prisonniers palestiniens, hommes et femmes, de différentes villes et provinces. Cependant, dans ce cas également, les autorités israéliennes ont violé les termes du dernier accord en ré-arrêtant 8 des prisonniers libérés, dont une femme et sept enfants. Les personnes ré-arrêtées sont Youseff Al-Khatib de Jéricho, Ahmad Al-Khashan de Jénine, Mohammad Tarabi de Naplouse, Sultan Sarhan de Jérusalem, Obadah Hossam de Silwad, Mahran Hamidan du village de Biddu, et Yehya Erhimi de la ville de Ramallah, en plus d’Asil Khader de Ramallah.
Dans le cadre de la poursuite des prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange, les autorités israéliennes ont également convoqué la prisonnière libérée Fadwa Hamadeh au tribunal de première instance de Haïfa, l’accusant d’avoir commis des violations au cours de ses années d’emprisonnement contre la police de l’administration pénitentiaire. De plus, l’enfant prisonnier libéré, Nufouz Hamad, a été convoqué le 31 janvier 2023 pour assister à un procès au tribunal de Netanya concernant une affaire déposée contre elle par des gardiens de prison au début de sa détention à la prison de Hasharon.
Le ciblage israélien des prisonniers libérés dans le cadre d’accords d’échange ne s’arrête pas à leur réarrestation ; il va même jusqu’à les assassiner, en particulier ceux qui ont été expulsés vers la bande de Gaza au cours des différentes guerres contre Gaza. Depuis le début de la récente agression d’octobre sur Gaza, l’occupation a pris pour cible les maisons des prisonniers libérés et déportés dans la bande de Gaza, ce qui a entraîné la perte de vies humaines, y compris celles de certains membres de leur famille. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un ciblage répété et d’une approche permanente de poursuite et de vengeance à l’encontre des prisonniers, même après leur libération.
Traduction : AFPS