Dans un contexte marqué par l’accélération du processus de colonisation et de mainmise sur la Cisjordanie par le gouvernement Netanyahu-Libermann, la France a un grand rôle à jouer dans cette région du monde et ne peut pas continuer, sans danger évident, à maintenir des positions prises sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Elle ne peut prôner, sans autre considérants, la reprise de négociations, dans un seul tête à tête entre Israéliens et Palestiniens, où le rapport de forces est totalement déséquilibré au profit de l’occupant. Cette voie c’est celle de l’échec. On ne le voit que trop. D’autant que la direction israélienne dit à haute voix, en le manifestant durement dans les faits, son refus de l’autre, notamment du droit des Palestiniens à disposer d’un Etat souverain dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
Il faut donc changer de méthode et de politique.
Le discours de François Mitterrand en 1982 devant la Knesset doit trouver aujourd’hui, il est plus que temps, à s’accomplir concrètement.
Pour que la France soit fidèle aux valeurs qui sont les siennes et joue un rôle « utile » au Proche-Orient, elle peut et doit sans attendre reconnaître, par une décision souveraine, l’Etat de Palestine et développer avec lui un large partenariat dans tous les domaines.
Cela suppose ensuite que la France s’engage, au Conseil de sécurité, à indiquer sa volonté de voter en faveur de l’admission de la Palestine à l’ONU afin que les 9 voix requises soient enfin dégagées. De même, si la question est posée par les Palestiniens, en cas de blocage américain à ce niveau, la France doit indiquer qu’elle votera à l’Assemblée générale en faveur de l’admission de plein droit, sans restriction aucune, de la Palestine, comme Etat « membre observateur » de l’ONU.
La rencontre Hollande-Abbas doit ouvrir un autre chemin pour notre pays. Le chemin du droit et de la justice. Il est, de toute évidence, trop tôt, pour savoir celui qu’empruntera notre pays. Nous souhaitons ardemment que ce chemin soit tout autre que celui choisi hier.
« Le changement c’est maintenant ! » Cela doit se vérifier, et très rapidement, en particulier au Proche-Orient !
Le Bureau national