Compte rendu des actions menées en solidarité avec les prisonniers Palestiniens
"Je suis sorti de prison mais mon combat maintenant c’est que la prison sorte de moi" Un ex détenu
Le 13 avril dernier, le Collectif Palestine 34, à l’initiative de l’AFPS 34 a reçu Ayed Abu Etqaish spécialiste du Droit de l’enfant à l’ONG non gouvernementale "DEFENSE FOR CHILDREN INTERNATIONAL" (DCI) créée en 1976 représentée dans 47 pays. Il s’est exprimé devant une salle comble et émue après la projection du film "Palestine, la case prison".
Le lendemain matin, une Conférence de Presse était organisée par l’AFPS34 afin qu’Ayed Abu Etqaish puisse s’exprimer devant la presse à l’occasion de la Journée mondiale des prisonniers palestiniens et notamment des enfants (merci à Kamal Mahmoud qui en a assuré la traduction, ci-joint l’article paru).
Enfin, vendredi 17 avril au soir, le Collectif a invité les citoyens à participer à une action en faveur des enfants prisonniers mais également de tous les prisonniers dont notamment Marwan Barghouti et Khalida Jarrar (voir photo jointe)
Ce que nous a confié Ayed Abu Etqaish :
Le problème des enfants palestiniens est directement lié à celui de l’occupation et le soldat est le pilier d’Israël.
C’est l’armée qui a un état et non l’inverse. Elle domine tous les aspects de la vie. Le soldat n’a qu’un objectif : se battre pour elle ou mourir car Israël ne peut survivre sans ennemis.
Les deux mois de l’été 2014 à Gaza ont eu un terrible impact sur les enfants et leurs traumatismes sont immenses. N’oublions pas que 547 enfants sont morts en l’espace de deux mois.
Le droit international, les "lois de la guerre" ont été abominablement bafoués.
Pour le gouvernement d’Israël, un doute, une rumeur entraîne l’attaque immédiate, peu importent les conséquences.
Comment atteindre les palestiniens si ce n’est à travers leur progéniture ?
Le scénario fréquent et bien huilé est le suivant : Entre minuit et 3 heures du matin, débarquer dans une maison avec le plus de dégâts et de fracas possibles. En passant par la fenêtre par exemple ! Etre un certain nombre de soldats, le visage noirci, l’arme au poing, pénétrer dans la chambre des enfants, allumer brutalement la lumière, les forcer à se lever. Réunir la famille dans une pièce et pendant ce temps saccager tout. Puis embarquer un enfant après lui avoir serré les mains dans le dos avec un fil plastique et lui avoir bandé les yeux. Le pousser brutalement dans la jeep, le brutaliser, l’humilier. Ne pas lui préciser où il se rend.
Ensuite, l’interroger plusieurs fois, sans avocat ni parents, sans enregistrement. L’obliger à avouer, à dénoncer un parent ou un ami pour être libre. Ne pas lui dire ses droits (le silence par exemple). L’obliger à signer des documents en hébreu.
Ensuite, le mettre en isolement dans une "cage" de 2mx1 et le laisser là en moyenne 12 jours sans voir personne que son interrogateur.
99,7% des enfants présentés au Tribunal passent par la case prison. Là, ils n’ont droit à aucune visite ni appel téléphonique pendant trois mois minimum (le temps pour les parents les plus chanceux d’obtenir un droit de visite).
Et récemment, l’armée israélienne a opté pour la carotte au lieu du bâton. Les coups rendent l’enfant plus fort, l’humiliation, l’isolement, la flatterie, le brisent plus sûrement.
Quand on demande à un enfant ex prisonnier si l’épreuve l’a changé il vous répond spontanément que non. Mais ses parents affirment le contraire. Ils ne le reconnaissent plus.
Depuis 2002 plus de 8 000 enfants sont passés par la case prison. Chaque année environ 700 sont condamnés. Le motif le plus fréquent est le jet de pierres (avec ou sans preuves).
Actuellement 182 enfants sont incarcérés en Israël, 25 ont moins de 16 ans et il y a 3 filles. Mais il arrive régulièrement que des enfants plus jeunes (5 ou 6 ans) soient arrêtés et brutalisés.
Notre devoir est d’alerter nos concitoyens sur cette situation intolérable et de rester vigilants car aucune paix ne sera possible sans la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens.