Des échauffourées entre Palestiniens et armée et colons israéliens secouent encore ce samedi la Cisjordanie occupée au lendemain d’une journée meurtrière marquée par la mort de trois jeunes Palestiniens, dont un bébé brûlé vif par des extrémistes juifs.
Les funérailles d’une des trois victimes, Laith Khaldi, 16 ans, touché mortellement par une balle de l’armée israélienne, ont dégénéré dans l’après-midi. Des dizaines de jeunes du camp de réfugiés de Jalazoun, en bordure de Ramallah, ont jeté des pierres sur des soldats qui répliquaient à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes et de tirs de balles de caoutchouc.
Ailleurs en Cisjordanie occupée, des heurts ont éclaté dans différentes zones, des manifestations en réaction aux violences de la veille ayant également tourné à l’affrontement entre jeunes et soldats, a indiqué un responsable palestinien de la sécurité. En outre, colons et Palestiniens se sont affrontés dans un village du nord de la Cisjordanie. Le calme était cependant revenu à Jérusalem, écrasée sous un soleil de plomb, après une nuit émaillées de heurts qui ont fait une dizaine de blessés palestiniens.
Deux mille manifestants pour dire « Stop à la violence »
Samedi soir, environ 2.000 personnes se sont rassemblées place Rabin à Tel-Aviv pour dire « Stop à l’incitation à la haine ». Le chef de l’opposition de centre-gauche, Isaac Herzog, a dénoncé un « pogrom perpétré par des juifs » contre la famille Dawabcheh dont le bébé est mort pour lequel il a demandé « pardon ».
Dans la foule, Amiram Goldblum, un professeur d’université, a dénoncé les colons comme « la plaie d’Israël ». « Il faut non seulement mettre fin à leurs violences mais aussi les faire sortir de Cisjordanie », a-t-il dit à l’AFP. De son côté, Yariv Openheimer, qui dirige l’ONG anticolonisation La Paix maintenant, a appelé « le gouvernement à prendre des mesures fortes contre la violence des colons ».