Hier salah Hamouri s’est rendu au tribunal militaire d’Ofer.
Il n’a cédé en rien mais il a pris en compte le chantage absolument odieux devant lequel il était placé : ou bien vous acceptez 7 ans de prison ou bien ce sera plus. Il a pris en compte aussi le fait politique majeur suivant : la France n’est pas derrière lui et n’a pas exigé sa libération mais seulement un « procès rapide ».
Si la France avait dit à Israël « libération », comme elle le dit en d’autres circonstances moins claires, alors le débat sortait du prétoire et ne mettait plus aux prises seulement Salah, sa famille et son avocate mais cela devenait une question entre la France et Israël.
La France a laissé tombé Salah. Et Salah n’avait plus d’autre choix, selon les conseils de son avocate, que de « plaider coupable ».
Aujourd’hui il nous faut prendre acte des réalités, y compris des réalités humaines. Il a été fait au mieux des circonstances concrètes sur le terrain.
Et il est une réalité qui laisse un espace pour l’action : le juge doit rendre son verdict dans une semaine, jeudi prochain exactement.
Tenant compte du fait que Salah a déjà fait 3 ans de prison et que c’est un citoyen français coupable de rien, il est une exigence à faire valoir pour que les autorités françaises l’exigent : 3 ans ça suffit, libération de Salah Hamouri !
Dans cet esprit l’AFPS demande en toute urgence une rencontre au Quai d’Orsay avec Bernard Kouchner.
Elle appelle tous ses groupes locaux à intervenir auprès de « leurs » parlementaires pour qu’ils interviennent dans le même sens auprès du gouvernement français.
Nous avons une semaine devant nous : on peut encore sortir Salah de sa prison. On doit l’en sortir !
Voici la lettre adressée le 12 avril par B. Ravenel, président de l’AFPS, au chef de cabinet de B. Kouchner
Monsieur le Directeur de cabinet,
C’est avec une vive émotion empreinte de colère que je m’adresse à vous.
En effet, devant la situation qui aujourd’hui est celle de notre compatriote franco-palestinien Salah Hamouri, j’ai demandé à être reçu en urgence, en compagnie de mon ami Jean-Claude Lefort, député honoraire, par le ministre des Affaires étrangères ou l’un des membres compétents de son cabinet.
Alors que le verdict du tribunal militaire d’Ofer doit sceller le sort de Salah Hamouri jeudi, j’ai obtenu une réponse absolument inadéquate en ce que la seule proposition qui m’a été faite est que nous soyons reçus vendredi par un fonctionnaire dont je ne nie pas la qualité mais qui, quelle que soit sa compétence, ne pourra rien décider. Or il y a urgence et décision immédiate à prendre.
En voyage dans les Territoires palestiniens, Monsieur le ministre a indiqué, aux côtés du Président Mahmoud Abbas, et devant la presse, que le cas de notre compatriote Salah Hamouri importait à la France, même si, par une étrange observation, il a ajouté faire, en quelque sorte, une différence entre le caporal israélien Gilad Shalit et le jeune Salah Hamouri.
Aujourd’hui le temps presse, et – les éléments dont vous disposez en attestent – il est encore possible d’obtenir la libération de notre compatriote Salah Hamouri qui a déjà subi 3 ans de prison sans raison.
Je tiens donc à renouveler expressément et avec insistance ma demande d’être reçu, avec M. Jean-Claude Lefort, dès le début de la semaine, par le ministre – ou l’un de ses plus proches collaborateurs. C’est l’avenir d’un jeune Français contre lequel aucune preuve d’une quelconque culpabilité n’a été trouvée qui est en cause.
Dans l’attente d’une réponse positive et rapide à ma demande, je vous prie d’agréer, monsieur le directeur de cabinet, mes meilleures salutations.
Bernard Ravenel
Président de l’association France Palestine Solidarité