Une Palestinienne de 68 ans est morte dans une prison israélienne, six mois après avoir été arrêtée par les forces israéliennes près d’un poste de contrôle militaire à Hébron, en Cisjordanie occupée, selon l’agence de presse palestinienne Wafa.
Saadia Farajallah, qui souffrait de plusieurs maladies chroniques, notamment d’hypertension et de diabète, était détenue dans la prison israélienne de Damon depuis son arrestation en décembre 2021.
Farajallah avait été arrêtée près de la mosquée Ibrahimi, à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, pour avoir prétendument tenté une attaque à l’arme blanche.
Des partis palestiniens et des organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé la mort de Farajallah, affirmant qu’elle était le résultat de la politique israélienne de négligence médicale pratiquée à l’encontre des prisonniers politiques palestiniens.
L’Autorité palestinienne (AP), qui gouverne la Cisjordanie occupée, a exigé une autopsie de Farajallah, mère de huit enfants, originaire de la ville d’Idna, dans le sud de la Cisjordanie, rapporte Wafa.
Le Palestinian Prisoners’ Club, un groupe de défense des droits des Palestiniens détenus par Israël, a déclaré que les circonstances de sa mort restaient inconnues. Des détenus ont déclaré qu’elle avait perdu connaissance après avoir fait ses ablutions pour les prières du matin, après quoi elle a été immédiatement transférée à la clinique de la prison, où elle est morte, selon le Club des prisonniers.
Le 28 juin, Farajallah a assisté à une audience du tribunal en fauteuil roulant, alors que l’accusation demandait une peine de cinq ans de prison et une amende de 15 000 sheqalim (4 200 dollars), selon le Club des prisonniers.
Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayya a dénoncé la mort de Farajallah, tenant les autorités d’occupation israéliennes pour entièrement responsables de cette mort.
Shtayya a appelé les organisations internationales des droits de l’Homme à ouvrir une enquête sur les circonstances de sa mort et à faire pression sur les autorités d’occupation pour qu’elles libèrent toutes les femmes et les prisonniers malades.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a également demandé une enquête internationale.
Farajallah est le 230eme Palestinien-ne à mourir alors qu’elle était emprisonné ou détenu par Israël depuis 1967.
Selon le groupe de défense des droits des prisonniers palestiniens Addameer, 4 700 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, dont 32 femmes et 170 enfants.
Environ 640 prisonniers sont placés en "détention administrative", une politique qui permet à Israël de détenir des prisonniers sans inculpation ni procès.
Traduction : AFPS
Rédaction et mise en page : AFPS / DD
Photo : un fourgon de l’administration pénitentiaire israélienne quitte la prison de Damon. Les partis palestiniens et les organisations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé la mort de Farajallah, affirmant qu’elle est décédée à la suite de la politique israélienne de négligence médicale. Crédit : Nimrod Glikman/EPA.
Publié par : Al Jazeera