Des procureurs de l’armée israélienne ont fait appel mardi d’une peine de 18 mois de prison contre un soldat ayant tué un assaillant palestinien, la qualifiant de "trop indulgente."
Dans leur appel, les procureurs soulignent qu’ils avaient requis trois à cinq ans d’emprisonnement pour Elor Azaria, le soldat franco-israélien dont le procès a profondément divisé la société israélienne.
Une peine trop indulgente
"Les procureurs estiment que la peine infligée à l’accusé est trop indulgente et pas en adéquation avec le niveau de punition qui est acceptable et approprié aux actes de l’accusé", selon le texte de l’appel dont l’AFP s’est procuré une copie.
Elor Azaria, 21 ans, a été condamné le 21 février par un tribunal militaire à 18 mois de prison ferme après plusieurs mois de l’un des procès ayant divisé le plus profondément l’opinion publique israélienne.
L’appel des procureurs militaires intervient après que l’avocat du soldat a interjeté appel de la condamnation.
Elor Azaria devait commencer à purger sa peine le 5 mars, mais une cour d’appel militaire a accepté la demande de la défense de repousser son emprisonnement jusqu’à ce que la cour d’appel tranche. Il est consigné sur sa base jusqu’à ce qu’une décision soit prise sur son appel.
Une balle dans la tête d’un Palestinien gisant au sol
Le soldat a été filmé le 24 mars 2016 par un militant pro-palestinien alors qu’il tirait une balle dans la tête d’Abdel Fattah al-Sharif à Hébron, en Cisjordanie occupée. Le Palestinien venait d’attaquer des soldats au couteau. Atteint par balles, il gisait au sol, apparemment hors d’état de nuire.
Pour les Palestiniens et les défenseurs des droits de l’Homme, le comportement d’Elor Azaria est emblématique de l’usage excessif de la force par l’armée israélienne qui occupe la Cisjordanie.
Plusieurs hommes politiques et ministres du gouvernement israélien de droite ont appelé à sa grâce, notamment le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.