L’ancien président américain Donald Trump a donné son feu vert à Israël pour annexer de grandes parties de la Cisjordanie palestinienne occupée, quelques jours avant d’annoncer sa soi-disant "Vision de la paix" controversée, selon une lettre publiée par les médias israéliens.
La lettre de trois pages datée du 26 janvier 2020 expose la vision de l’administration Trump pour les territoires palestiniens, qui prévoyait qu’Israël annexe de grandes parties de la Cisjordanie et ne laisse que des lambeaux de terre pour un État palestinien, suscitant la fureur de la rue arabe.
Cette vision deviendra bientôt la politique étrangère des États-Unis lorsqu’elle sera dévoilée dans le "plan de paix Trump" deux jours plus tard, qui prévoit qu’Israël prenne les régions de la vallée du Jourdain et annexe les colonies illégales de Cisjordanie.
Ce plan exigeait également d’autres sacrifices énormes pour la souveraineté palestinienne, comme le fait de donner à Israël le contrôle total de ses frontières.
Il a coïncidé avec la normalisation des relations entre Israël et certains États arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc et Soudan) sous l’égide des États-Unis.
Les Palestiniens, qui n’ont pas été impliqués dans le "plan de paix de Trump", ont déclaré que cette vision créait un "système de type bantoustan" et n’était pas viable. La communauté internationale, qui soutient généralement une solution à deux États fondée sur les frontières israélo-palestiniennes de 1967, n’a pas non plus pris le plan au sérieux.
Dans la lettre adressée à l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Trump écrit "les politiques décrites dans... la Vision [de paix] concernant les territoires de Cisjordanie identifiés comme devant faire partie d’un futur État palestinien", selon le Jerusalem Post.
"En échange de la mise en œuvre de ces politiques par Israël et de l’adoption officielle de plans territoriaux détaillés qui ne sont pas incompatibles avec la carte conceptuelle jointe à ma Vision - les États-Unis reconnaîtront la souveraineté israélienne dans les zones de la Cisjordanie que ma vision envisage comme faisant partie d’Israël."
Israël a chaleureusement accueilli le plan de paix, qui a été perçu comme étant extrêmement biaisé en faveur d’Israël et considéré comme éteignant les espoirs d’une solution à deux États. Depuis, Israël a entrepris d’annexer des zones palestiniennes telles que Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est occupée.
Cette fuite intervient après des années de relations tendues entre M. Trump et M. Netanyahou, pourtant considéré comme le président le plus "pro-Israël" de l’histoire des États-Unis.
L’Autorité palestinienne a critiqué la lettre, la qualifiant de "piratage officiel et d’extension du sinistre accord du siècle",
Le conseiller et gendre de Trump, Jared Kushner, a semblé affirmer que Netanyahou s’est écarté du script en annonçant des plans d’annexion de territoires occupés de Cisjordanie.
Traduction et mise en page : AFPS / DD