Le tribunal militaire d’Ofer de l’occupant israélien a rétabli la condamnation initiale d’emprisonnement à perpétuité, augmentée de 18 ans à l’encontre du prisonnier palestinien Nael Barghouthi. Barghouthi a passé 36 ans dans les prisons israéliennes et est le prisonnier palestinien le plus longtemps détenu.
Il a été libéré en octobre 2011, dans le cadre de l’échange de prisonniers de Wafa al-Ahrar, avec plus de 1000 de ses camarades prisonniers politiques palestiniens. Il a été ré-arrêté par les forces d’occupation israéliennes en juin 2014 en même temps que des dizaines d’anciens prisonniers libérés dans le cadre de l’échange ; en application de l’ordre militaire israélien 1651, les anciens prisonniers palestiniens libérés dans le cadre d’un échange peuvent voir leurs sentences antérieures rétablies sur la base de « preuves secrètes » à la discrétion d’une commission militaire israélienne.
Tandis que près de 60 prisonniers palestiniens ont vu leurs sentences initiales rétablies, pour la plupart sur la base de l’association avec des membres d’« organisations interdites » - autre appellation pour tout parti politique palestinien important - Barghouthi a été condamné à 30 mois d’emprisonnement dans les prisons israéliennes. Au moment de sa libération, il était le prisonnier palestinien ayant purgé la plus longue peine après 34 années d’emprisonnement. Il a maintenant purgé 36 années dans les prisons israéliennes.
Le 17 décembre, la peine de 30 mois de Barghouthi est venue à expiration, pourtant la libération lui a été refusée sur la base d’un appel déposé par l’accusation militaire israélienne demandant le rétablissement de sa peine initiale à perpétuité augmentée de 18 années. Il a été initialement emprisonné sur la base de sa participation à une opération de commando avec des camarades combattants du Fatah qui ont tué un colon israélien près de la colonie illégale d’Halamish en Cisjordanie.
L’épouse de Barghouthi, Iman Nafie, une ancienne camarade prisonnière qu’il a épousée après avoir été libéré en 2011, et ses avocats ont déposé des appels pour exiger sa libération, qui a été refusée par le tribunal militaire. Maintenant, la condamnation initiale de Barghouthi a été une fois encore rétablie, alors que sa famille et ses avocats se sont engagés à continuer la lutte pour sa liberté et celle de ses camarades anciens prisonniers ré-emprisonnés.
La condamnation de Barghouthi est mise en relief d’une façon particulièrement énorme en intervenant un jour seulement après la condamnation à 18 mois d’emprisonnement infligée au soldat de l’occupation israélien Elor Azaria pour avoir délibérément assassiné un Palestinien arrêté, Abdel-Fattah al-Sharif, après qu’il a déjà été blessé et alors qu’il gisait sur le sol, neutralisé.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, dénonce la re-condamnation raciste de Nael Barghouthi, partie d’une politique systématique qui maintient en otages d’anciens prisonniers ré-arrêtés dans une tentative de faire pression sur la résistance palestinienne par la détention arbitraire de combattants de longue date pour la cause du peuple palestinien. Dans la ville de New York, Samidoun organise un rassemblement le vendredi 24 février à 17 h 30 à Union Square à l’extérieur de Best Buy au 52 Est de la 14ème Rue pour dénoncer le rétablissement de la condamnation de Barghouthi et demander sa libération et celle de tous les prisonniers palestiniens. Nous appelons tous ceux qui soutiennent dans le monde le peuple palestinien à agir et à renforcer la solidarité avec Nael Barghouthi et ses camarades combattants palestiniens.
AGISSEZ :
1. Signez et partagez la pétition sur Change.org pour appeler les responsables internationaux à agir pour la libération de Nael Barghouthi :
2. Organisez un rassemblement, une manifestation, une prise de parole ou une inclination du drapeau dans votre ville, votre quartier ou votre campus pour demander la libération de Nael Barghouthi et de ses compagnons prisonniers palestiniens.
samidoun | 22 février 2017 à 7 h 46
Traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers