Photo : Une peinture murale d’Iyad Al Hallaq sur le mur de séparation, à Béthléem, juin 2020 - Crédit : Seka Ahmed (Wikipedia)
Jeudi, un tribunal israélien a acquitté le policier accusé d’avoir tué par négligence un Palestinien autiste non armé dans la vieille ville de Jérusalem.
En mai 2020, alors qu’il marchait dans Jérusalem-Est sous occupation illégale, Iyad Hallak, 32 ans, avait été abattu par des policiers qui l’avaient pris par erreur pour un assaillant armé.
Le tribunal du district de Jérusalem a déclaré que l’accusé avait été « acquitté » du chef d’ « homicide par imprudence ».
Le policier jugé « a commis une erreur honnête en pensant qu’il avait affaire à un terroriste armé qui représentait un réel danger », a déclaré le tribunal, notant qu’il avait exprimé des « remords » pour son erreur.
M. Hallak avait suscité la méfiance des officiers alors qu’il se tenait à proximité d’un poste de la police des frontières, près de la vieille ville de Jérusalem, a affirmé le tribunal dans sa décision.
Les officiers se sont approchés de lui et lui ont crié de s’arrêter, ce qui a poussé le jeune homme à s’enfuir en courant, a ajouté le tribunal.
L’accusé s’est joint à la poursuite et un autre agent a tiré en direction des jambes du Palestinien, mais l’a manqué, selon le tribunal.
Iyad est alors entré dans une ruelle, où l’accusé lui a tiré dessus et l’a touché à la jambe.
Le jeune homme s’est alors levé et a pointé du doigt une femme qu’il connaissait et qui s’était précipitée sur les lieux, ce qui a amené l’accusé à lui tirer une balle mortelle dans la poitrine.
La famille d’Iyad a affirmé qu’il avait l’âge mental d’un enfant de huit ans, et des témoins ont expliqué que le jeune homme avait été pris de panique après que la police lui eut crié dessus.
Le policier a été inculpé en juin 2021, le ministère de la justice ayant déclaré en octobre précédent qu’il n’avait pas respecté les consignes de la police pour ouvrir le feu et que M. Hallak n’avait « représenté aucun danger pour la police ou les civils présents sur les lieux ».
À l’époque, le président palestinien Mahmoud Abbas avait qualifié la mort de M. Hallak de « crime de guerre » et d’« exécution », tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l’avait qualifiée de « tragédie ».
Ses funérailles ont réuni des milliers de personnes, tandis qu’en ligne le hashtag #PalestinianLivesMatter a fait écho à la fureur des manifestations contre les violences policières et le racisme aux États-Unis.
Les Palestiniens se plaignent depuis longtemps de la partialité des tribunaux en faveur des soldats israéliens.
Selon les données recueillies par l’organisation israélienne de défense des droits humains Yesh Din, entre 2017 et 2021, les chances qu’une plainte aboutisse à une inculpation d’un soldat pour avoir blessé un Palestinien sont inférieures à 1 % et seulement 4,4 % des dossiers ouverts ont abouti à une condamnation.
Traduit par : AFPS