« La réunion de novembre devra définir les principes pour le règlement des questions du statut final (des territoires palestiniens). Ensuite, commenceront les négociations sur les détails selon un calendrier qui ne devrait pas excéder les six mois pour parvenir à un traité de paix », a déclaré M. Abbas dans un entretien à l’AFP à New York, où il participe à l’Assemblée générale de l’ONU. Le président de l’Autorité palestinienne, qui a rencontré de nombreux dirigeants étrangers lors de son séjour à New York, a affirmé que la réunion internationale, proposée par le président américain George W. Bush, s’ouvrira « le 15 novembre à Washington ». « Nous avons noté que tous les pays du monde s’intéressent à cette réunion et attachent beaucoup d’espoir à sa réussite », a-t-il dit.
Dans son discours devant l’Assemblée générale, M. Abbas a appelé le monde à « saisir l’occasion » offerte par la réunion internationale pour créer un État palestinien. « Il est temps de saisir l’occasion qui se présente pour une action de la communauté internationale destinée à relancer le processus de paix et transformer la réunion internationale en un nouveau début pour des négociations sérieuses conduisant à la fin de l’occupation israélienne, qui a commencé en 1967, et à la réalisation de la vision des deux États », la Palestine et Israël, a-t-il déclaré.
« Je m’adresse depuis cette tribune au gouvernement israélien du Premier ministre Ehud Olmert, avec lequel j’ai eu des discussions approfondies, pour briser le cycle des occasions manquées et pour qu’on se présente ensemble à la réunion (internationale) munis de bases claires, détaillées et réalistes pour résoudre toutes les questions du statut final, notamment Jérusalem, les frontières, les réfugiés, l’eau et la sécurité », a-t-il ajouté.
Dans l’interview à l’AFP, M. Abbas a affirmé que négociateurs palestiniens et israéliens s’attelleraient dans les prochains jours aux préparatifs de la réunion. « Nous voulons préparer un accord-cadre définissant des principes clairs et sans équivoque qui serviront de base au règlement. Immédiatement après la réunion internationale, nous engagerons des négociations sur la base de ce document », a-t-il expliqué.
Selon lui, outre l’Autorité palestinienne et Israël, des représentants du quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, UE, Russie et ONU), des membres permanents du Conseil de sécurité, du comité de suivi de la Ligue arabe, de certains pays non alignés et du G8, doivent participer à la réunion. « Nous souhaitons que la Syrie et le Liban participent à la réunion aussi », a-t-il ajouté. Les États-Unis ont annoncé qu’ils inviteraient la Syrie, leur bête noire dans la région avec l’Iran, mais aucune invitation formelle n’a été lancée et Damas a émis des réserves à une éventuelle participation.
Interrogé pour savoir si un éventuel accord pourrait être appliqué dans la bande de Gaza, où les islamistes du Hamas ont pris le pouvoir par la force en juin, M. Abbas a appelé ceux-ci à « revenir à la raison et à placer les intérêts du peuple palestinien au-dessus de tout autre considération ». « Si la situation dans la bande de Gaza redevient ce qu’elle était (avant le coup de force du Hamas), nous serons prêts au dialogue », a-t-il ajouté.
Outre cette prise du pouvoir, la récente flambée de violences dans la bande de Gaza, déclarée « entité hostile » par Israël et où 13 Palestiniens ont été tués en 48 heures dans des attaques israéliennes en riposte à des tirs de roquettes palestiniennes, a en effet compliqué la donne avant la réunion internationale.
La Syrie participerait à la réunion sur le P-O
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a affirmé hier que « les États-Unis se sont dit favorables à une participation de la Syrie à la conférence internationale. La Syrie, en tant que membre du comité de suivi arabe, recevra une invitation et s’y rendra ». M. Moussa a appelé à la tenue d’une réunion « sérieuse avec toutes les questions-clés sur la table ».