Sur les résultats des élections et
les attentes
– Scrutin honnête.
Une écrasante majorité
(94%) considère que le processus
électoral mené le 25 janvier 2006 a été
honnête ou plutôt honnête. Ils étaient
72,6% à le penser lors des dernières
élections législatives de 1996.
– Stupéfaction.
73,9% des Palestiniens
sondés ne s’attendaient pas à ce que
le Hamas obtienne une majorité écrasante
aux législatives.
– Adéquation.
A la question de savoir
jusqu’à quel point les nouveaux députés
élus au Conseil législatif représentent
leurs points de vue, 68% ont répondu
positivement ou « jusqu’à un certain
point » et 29,6% négativement.
– Mettre fin à la corruption.
Quatre raisons
principales sont mises en avant par
les électeurs ayant voté pour la liste du
Hamas. L’espoir d’en finir avec la corruption
(43%) arrive largement en tête, puis
viennent les raisons religieuses (18,8%),
le soutien au programme politique du
Hamas (11,8 %) et enfin l’espoir de
meilleures conditions de vie (10,7%). A
la question - cette fois posée à tous - sur
les causes de la victoire Hamas, 44%
des sondés ont répondu que les électeurs
espéraient ainsi mettre fin à la corruption,
18 % afin d’obtenir de
meilleures conditions de vie, 13,3%
pour des raisons religieuses, et
6,1% en soutien à leur programme
politique.
– Confiance.
Une très forte majorité
de sondés (77,9%) s’attend à
ce que les nouveaux députés appliquent
totalement ou « jusqu’à un
certain point » leurs plateformes et
programmes électoraux -en 1996, ils n’étaient que 60,1% dans ce cas. 20,3%
des sondés pensent l’inverse.
– Optimisme vis-à-vis du Parlement.
77,3%
s’attendent à ce que l’action du Conseil
législatif soit « très bonne » ou « bonne »
contre 6% seulement qui pensent l’inverse.
En comparaison, 71.8% qualifient l’action
du parlement sortant de « mauvaise » ou
« très mauvaise ». De la même façon
près de 80 %de Palestiniens se disent
« très » ou « plutôt optimistes » sur « ce
que fera le Conseil législatif ».
– Préférence pour l’unité nationale.
Concernant
la formation d’un nouveau gouvernement,
58,1% des sondés disent préférer
un gouvernement d’unité nationale,
24,1% un gouvernement Hamas et 13,8%
un gouvernement de technocrates.
– Respect des accords signés.
Un gouvernement
dirigé par le Hamas devrahonorer
les accords que l’OLP et l’ANP
ont signés avec Israël (Accords d’Oslo)
selon 51,7% des sondés, contre 42%
estimant que le Hamas n’est pas tenu par
les engagements passés. De même,
une majorité confortable (66,3%) considère
qu’un gouvernement dirigé par le Hamas doit poursuivre les négociations
politiques avec Israël ; 29,6% optent
pour leur supension.
– Pas de contradiction.
Pour une majorité
de sondés -52,3%de voix- le fait
que le Hamas exerce des responsabilités
dans le gouvernement n’est pas
contradictoire avec son rôle dans la résistance
contre Israël. 44,6% y voient une
contradiction sérieuse.
– La poursuite des opérations militaires en
question.
A la question sur l’opportunité,
post-scrutin, d’une reprise des opérations
contre des cibles israéliennes à l’intérieur
d’Israël et en Cisjordanie - bande de Gaza,
une courte majorité (51,5%) s’y oppose
jugeant qu’elles sont « dangereuses pour
les intérêts nationaux palestiniens », alors
que 43,8% les soutiennent y voyant « la
réponse appropriée dans la situation
poliique actuelle ». De même, une majorité
des sondés (51,7%) pense que le
Hamas, en tant que tel, doit arrêter ses
opérations, mais ils ne sont que 39,1% à
soutenir leur poursuite, 9,2% des sondés
préférant ne pas répondre. En comparaison,
en juin 2004, 65,4% des Palestiniens
soutenaient la lutte armée et les
attentats anti-israéliens.
– Soutien en baisse des opérations suicides.
Une majorité de 56,2% de Palestiniens
sont « encore favorables » ou « plutôt
favorables » à de telles opérations
contre des civils israéliens. Mais en avril
2003, ils étaient 75,6 % à les approuver.
On note une augmentation régulière
de ceux qui s’y opposent : 29,3%
en avril 2003, 38% en mai 2005 et 40,7%
en février 2006.
– Pas d’inquiétude.
Une forte majorité
de sondés (69,7%) ne se sent pas « pas
du tout » ni « vraiment inquiète » de la
possibilité que le Hamas puisse imposer,
demain, des restrictions sociales aux
Palestiniens ; 29,6% se déclarent très ou
plutôt inquiets.
La confiance dans les personnalités
et les groupes palestiniens
– Abou Mazen toujours en tête.
A la question
sur la personnalité palestinienne
inspirant le plus confiance, Mahmoud
Abbas continue à arriver en tête mais
avec seulement 12,8% des voix sondées
(contre 15,5% en décembre dernier,
24,8% en mai 2005 et 26,2% en
décembre 2004). Ismail Hanyieh et Khaled
Mesh’al, dirigeants du Hamas, arrivent
respectivement à la seconde (10,7%)
et à la troisième place (8,5%). Marwan
Barghouti (Fatah) arrive en quatrième
position avec 8% et Mahmoud Zahhar
(Hamas) à la cinquième avec 5,1%. La
proportion de ceux qui ne font confiance
à aucune personnalité a diminué passant
de 31,1% à 21,6%.
– Popularité.
Le Hamas connaît une
forte croissance de popularité et devient
le parti politique le plus populaire parmi
les Palestiniens, passant de 18,5% en
décembre dernier à 38,7% en février
2006, au moment du sondage. C’est le
pourcentage le plus élevé depuis 1994.
Son meilleur score était de 22,6%, en
octobre 2003.
A l’inverse, le Fatah connaît un net recul
et n’occupe plus que la seconde place,
passant de 38,9% en décembre dernier
à 30,6% lors du sondage.
Le processus de paix
– Optimisme.
Les Palestiniens sondés
sont en majorité confiants dans l’avenir.
79,8% se disent optimistes ou plutôt optimistes
pour 68% en décembre 2005 et
pour 61,3% en mai 2005.
– Deux Etats.
La victoire du Hamas aux
élections législatives ne semble pas avoir
modifié la conviction de la majorité des
Palestiniens en faveur d’une solution de
« deux Etats ». 57,9% soutiennent cette
option comme la meilleure solution au
conflit, contre 55,1% en décembre dernier,
tandis que 22,3% estiment qu’un Etat
binational sur toute la Palestine historique
est préférable. 10,5% appuient
l’option d’un seul Etat palestinien et seulement
2,7 % celle d’un Etat islamique.
– Processus de paix incertain.
Concernant
l’avenir du processus de paix et la
possibilité de reprendre des négociations,
une courte majorité de Palestiniens (52,1%)
pense que ce processus traverse une
passe difficile et que l’avenir est incertain,
contre 47,3% en décembre 2005. La
proportion de ceux qui estiment que le
processus de paix n’est pas mort et qu’il
existe une possibilité de reprendre les
négociations reste stable : autour de 25%.
En revanche, le nombre de ceux qui pensent
que le processus de paix est mort
décroît, passant de 24,8% en décembre
dernier à 19,4 % après les élections.
– Négations et lutte armée.
Sur la question
de savoir quelle est la meilleure voie
pour parvenir aux objectifs nationaux
palestiniens, 40,3% des sondés disent
préférer le recours à la fois aux négociations
et à la lutte armée ; 38,8% ne
croient qu’aux seules négociations politiques
; 17,9% qu’à la seule lutte armée.
Traduction : Claude Léostic
Révision : C.M.
66%de Palestiniens sondés sont
favorables à ce qu’un gouvernement
dirigé par le Hamas poursuive des
négociations politiques avec Israël.
58%préfèrent un gouvernement
d’unité nationale et 13,8% un
gouvernement de technocrates.
43%ont choisi le Hamas dans l’espoir
de mettre fin à la corruption et
8% pour des raisons religieuses. Seuls 11,8%
l’ont plébiscité pour son programme politique.
70%déclarent n’être pas inquiets que
le Hamas impose des restrictions
sociales aux Palestiniens.
40%considèrent que le parti politique
qui leur inspire le plus confiance
est le Hamas (contre 30,6% en décembre).
Le Fatah arrive en seconde position avec
30,6% (contre 38,9% en décembre).
Mahmoud Abbas (Abou Mazen) demeure la
personnalité palestinienne qui inspire le plus
confiance mais avec seulement 12,8%. Ismail
Hanyieh (Hamas) arrive en seconde position
avec 10,7% et Khaled Mash’al (Hamas) en
troisième avec 8,5%.
41%revoteraient pour la liste du
Hamas si des élections devaient
à nouveau se tenir aujourd’hui et 31% pour
celle du Fatah.
NDLR : les pourcentages ont été arrondis.