Comme tous les vendredis, les résidents de Bil’in se mobilisaient hier dans leur village pour protester contre le Mur qui menace directement les terres du village. Depuis février 2005, les villageois organisent des actions non violentes contre le mur et les colonies. Malgré la répression par l’armée israélienne, des manifestations ont lieu toutes les semaines. Bil’in est devenu progressivement l’un des symboles de la résistance non-violente contre le Mur et l’occupation.
La manifestation de hier coïncidait avec la journée des prisonniers palestiniens. Malheureusement, plus que les revendications des manifestants réclamant la libération des quelques 11 200 prisonniers palestiniens, on retiendra davantage le décès de Basem Ibrahim Abu Rahma, un résident du village tué par l’armée israélienne par un tir de gaz lacrymogène.
Nasir Samara, membre du comité populaire explique la scène : “Ibrahim n’était pas tout près du mur quand un soldat lui a tiré dessus à moins de 20 mètres. Il portait un drapeau palestinien et criait que la manifestation était non violente. Le tir de lacrymogène l’a frappé en pleine poitrine ce qui l’a tué sur le coup’’. L’incident a été filmé (vidéo visible sur le site : http://www.youtube.com/watch?v=_doU...).
L’histoire tragique de ce résident de Bil’in est cependant devenue courante en Cisjordanie. En mars dernier, le militant américain Tristan Anderson avait été blessé en pleine tête par ces mêmes tirs de gaz lacrymogènes lors d’une manifestation à Nil’in. Il est aujourd’hui encore toujours dans le coma. L’armée israélienne, si elle avait déploré l’incident, avait prévenu que cela pouvait se reproduire à nouveau si les manifestations se poursuivaient.
Abu Rahma est la troisième personne à être tuée dans la lutte contre le mur depuis décembre dernier. Deux jeunes hommes, Mohammed Khawajeh et Araft Khawajeh, avaient alors été tués par balle a Ni’lin.
Dans une indifférence quasi-totale des medias occidentaux, 16 Palestiniens dont 11 adolescents ont été tués dans les manifestations contre le mur qui ont débuté en 2004.
Le décès de Bassem Ibrahim Abu Rahma intervient alors que le village de Bil’in organise la semaine prochaine la quatrième conférence sur la résistance populaire. Sont notamment attendus Salam Fayad, la vice présidente du Parlement européen Luisa Morgantini ainsi que le prix Nobel de la paix Mairead Maguire. Le décès de Bassem hier viendra inévitablement alimenter les débats de la conférence et donner une ambiance particulière à la manifestation de vendredi prochain…
Témoignage de Robert, de l’Afps, qui est à Bil’in pour la Conférence
"Basem, 30 ans, était grand. Certains lavaient surnomme Al Phil (éléphant) pour cela.
C'était quelqu
un de très sympa, très chaleureux, toujours à rire.
Il nous recevait toujours avec beaucoup de plaisir et de sourires.
Il sera enterré aujourd’hui à 13h après les prieères de midi, Taoufiq et dautres y seront pour dire aà nos amis que nous sommes à leurs côtés.
Quelle menace Basem exerçait contre l
Etat dIsraël ? Aucune, les images de la vidéo deja envoyée le montrent, mais ça tout le monde le sait.
Et quelles menaces exercel
Etat dIsraël contre les Palestiniens ? Le mur, l
occupation, le vol des terres, de leau, ...
et les assassinats à Gaza, en Cisjordanie, .... et aujourd'hui Basem
tué par le même tir de grenade, en tir tendu, qui a récemment gravement blessé Tristan Anderson à Ni
ilin
Tristan est toujours en soins intensifs.
La liste est longue, trop longue
Et la conférence de Bil`in (22-24 avril) se tiendra pour témoigner que le combat de Basem, des Palestiniens et plus encore de tous ceux qui sont épris de justice continue"