
Dans la bande de Gaza, les Palestiniens célèbrent la fin de la guerre contre Israël.
Après cinquante jours de guerre entre le Hamas et l’armée israélienne qui auront laissé la bande de Gaza exsangue, les deux camps se sont accordés sur un nouveau cessez-le-feu qui sera, contrairement aux précédents, « illimité ».
L’annonce, faite officiellement par le président palestinien Mahmoud Abbas, a été confirmée par des sources gouvernementales israéliennes. Plusieurs responsables palestiniens présents au Caire, où l’Egypte a joué le rôle d’intermédiaire depuis le début du conflit, ont également fait part de l’existence de ce cessez-le-feu, qui est entré en vigueur mardi 26 août à 18 heures, heure de Paris, et a été accueilli par des scènes de liesse dans la bande de Gaza.
L’agence égyptienne MENA, citant des responsables égyptiens, ajoute qu’un communiqué officiel donnera les détails de ce compromis auquel sont arrivés les deux camps.
Contrairement aux précédents, celui-ci est donc permanent et devrait mettre un terme définitif aux combats. Selon des responsables palestiniens cités par les différentes agences de presse, la proposition égyptienne sur laquelle les deux camps se seraient entendus prévoit :
- une cessation illimitée des hostilités ;
- l’ouverture immédiate des points de passage entre Gaza, Israël et l’Egypte pour « l’entrée rapide de l’aide humanitaire, des secours et des moyens de reconstruction » – donc une levée partielle du blocus de l’enclave en vigueur depuis 2006 ;
- un élargissement de la zone de pêche palestinienne en Méditerranée.
Dans un second temps, un mois après l’arrêt des combats, Israéliens et Palestiniens devraient entamer des négociations sur la construction d’un port à Gaza et sur la libération de membres du Hamas détenus en Cisjordanie occupée, ajoutent les négociateurs.
PLUS DE 2 000 MORTS
Cet accord met un terme à cinquante jours de violence et plusieurs semaines de négociations, entrecoupées de trêves temporaires régulièrement rompues.
Depuis le 8 juillet, 2 138 Palestiniens ont été tués, dont un quart d’enfants, et 68 Israéliens, dont 64 soldats et un enfant. A Gaza, la proportion de civils ou de combattants du Hamas tués fait toutefois polémique– le Hamas insiste sur le nombre de pertes civiles et garde secret le bilan de ses « martyrs », alors qu’Israël affirme que 1 068 « terroristes » ont été tués par son armée avant le 19 août. En huit ans, c’est la quatrième opération militaire menée par Israël à Gaza, où 1,8 million de personnes vivent sur un territoire grand comme trois fois Paris.
Maintenant que les armes ont cessé de fonctionner, l’heure sera à une éventuelle enquête internationale. Les accusations de violation du droit international à Gaza commencent peu à peu à s’élever. Fin juillet, Navi Pillay, la commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, a estimé que des « crimes de guerre »pourraient avoir été commis par les deux camps.
D’après une enquête du Monde, l’armée israélienne est accusée d’avoir ciblé des habitations civiles, voire des quartiers entiers, de ne pas suffisamment prévenir la population avant ses bombardements, et de cibler des personnels médicaux, humanitaires ou encore des hôpitaux ; tandis que, du côté palestinien, des civils israéliens auraient été délibérément ciblés, la population gazaouie mise en danger, et des collaborateurs présumés avec Israël exécutés.