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Accueil > Informations > Analyses > Un Vert bleu et blanc, la nature au service de la colonisation
Analyses
mardi 2 avril 2024
PAL SOL n°83, par Michel Warschawski

Un Vert bleu et blanc, la nature au service de la colonisation

Quand la municipalité de Jérusalem a décidé il y a une trentaine d’années de construire la colonie de Har Homa au sud de Jérusalem, les environnementalistes israéliens ont rappelé aux autorités que la colline d’Abu Ghnaim sur laquelle on planifiait la nouvelle colonie était une forêt, une des rares zones vertes de Jérusalem, et que la politique municipale était de conserver les zones vertes. Ce à quoi Teddy Kollek, le maire de Jérusalem, répondit : « C’est vert uniquement pour les Arabes ». Aujourd’hui, nous en sommes à Har Homa 4 avec une population juive de 50 000 habitants, séparant la ville arabe de Jérusalem de Bethléem…

Pour tous les gouvernements israéliens, de droite comme de centre-gauche, Jérusalem est un projet permanent, voire éternel. Projets d’élargissement de l’espace municipal, projet de judaïsation de sa population et, à l’inverse, projet de contenir autant qu’i l se peut sa population arabe et de la séparer, par un mur de colonies juives, du reste de la population palestinienne qui entoure la ville au nord, à l’est et au sud. Il y a bien une stratégie globale, à long terme et, ce qui est plutôt rare en Israël, parfaitement coordonnée par l’ensemble des institutions nationales et municipales.

La politique de judaïsation (maintenir le taux de population arabe de la ville unifiée en dessous de 35 %) a été mise en place dès les premiers jours de l’annexion en 1967. Après plus d’un demi-siècle, elle se solde par une espèce de match nul : le pourcentage de la population arabe à Jérusalem est légèrement supérieur à ce qu’il était au début de l’annexion ; malgré les multiples moyens administratifs et sécuritaires mis en œuvre par l’État et la municipalité, Jérusalem-Est n’a pas été « désarabisée ».

L’utilisation de la nature pour des objectifs politiques à Jérusalem est aussi ancienne que l’État d’Israël, et concerne l’entièreté du territoire sous sa domination. En fait, elle a l’âge de la colonisation sioniste et, dès le tournant du XXe siècle, le Fonds National Juif (KKL en France) est créé pour mettre la main sur un maximum de terres, souvent au prétexte de « faire fleurir le désert ». Expropriations de terres arabes (souvent par de fallacieux prétextes militaires), création de « parcs nationaux », protection de la flore dans certaines régions – tout est bon pour mettre la main sur un maximum de terres et limiter l’espace arabe à ce qui était effectivement construit ou cultivé à une date arbitrairement fixée par les autorités dans les années 50. Une politique foncière qui ne va pas sans épuration ethnique de centaines de villes et de villages entre 1947 et 1949, et la transformation d’une partie substantielle de la population arabe de Palestine en réfugiés.

L’État, l’armée, le KKL mais aussi les institutions civiles comme l’Autorité des Parcs Naturels ou, pire encore, la Société de la Protection de la Nature, coordonnent depuis des décennies leurs activités pour judaïser l’espace et contenir la population palestinienne (y compris les citoyens dits arabes-israéliens) dans des territoires aussi limités que possible [1].

Revenons à Jérusalem ou aux institutions mentionnées plus haut, et il faut ajouter Dieu et son cadastre. Dans la ville sainte, la politique de colonisation se met en place avec l’aide de groupes religieux, financés par des organisations d’extrême droite, qui brandissent la Bible mais n’hésitent pas non plus à falsifier des actes de vente fonciers. Cadastre biblique va de pair avec archéologie : il s’agit là d’une des farces les plus grotesques de l’histoire de ce qui est censé être une science. Pour exemple : avant 1967, tous les lieux saints de Jérusalem se trouvaient du côté jordanien ; comment alors faire venir des centaines de milliers de pèlerins juifs dans Jérusalem-Ouest, vide de symboles à visiter ? Qu’à cela ne tienne : le ministère des Cultes invente un « tombeau de David » sur le mont Sion, qui sera pendant deux décennies le lieu de pèlerinage de centaines de milliers de Juifs. Quand, en juin 1967, Israël prend le contrôle des vrais lieux saints de la tradition juive (Mur des Lamentations, tombeau de Rachel à Bethléem, Tombeau des Patriarches à Hébron) , le tombeau du roi David est effacé de la carte, ou plutôt, déplacé vers le quartier de Silwan, convoité par une nouvelle vague de colons.

Après plus d’un demi-siècle, la majorité de la population juive de Jérusalem ne sait plus où passait la Ligne verte [2], et quelle est la partie de la ville que la communauté internationale considère comme occupée. Certes, il y a des « quartiers arabes » que peu de Juifs visitent (à part la Vielle ville), mais ceux-ci sont entourés de colonies juives et sont de véritables enclaves dans une ville qui malgré le discours israélien récurrent, n’a jamais été réunifiée.

S’il y a un consensus israélien concernant Jérusalem en tant que « capitale unique et indivisible de l’État d’Israël », il y a parallèlement un consensus des instances juridiques internationales sur le rejet de cette affirmation unilatérale (à part Trump et… la Micronésie). Selon la résolution de l’ONU qui a enfanté l’État d’Israël et lui a donné sa légitimité internationale (Plan de partition de 1947), Jérusalem devait être une ville internationale (Corpus Separatum). Comme c’est souvent le cas dans l’histoire, une injustice peut en cacher une autre : derrière l’illégalité flagrante de la colonisation juive de la partie Est de Jérusalem, se cache l’illégalité de toute forme de souveraineté juive sur la totalité de la ville de Jérusalem, y compris sa partie occidentale.

Un des avantages du sous-développement économique de Jérusalem (la plus pauvre des 10 métropoles israéliennes), c’est la qualité de son environnement : beaucoup moins polluée que Haïfa et ses industries ou même que l’agglomération de Tel Aviv, Jérusalem-Ouest est doté de plusieurs parcs agréables où l’on peut même trouver une sorte de coexistence israélo-palestinienne, ou plutôt d’existence côte à côte dans des espaces communs.

La principale ressource économique de Jérusalem est évidemment le tourisme, domestique et international, religieux et non-religieux. Industrie polluante par excellence, le tourisme enrichit les commerces mais coûte cher au contribuable. Son importance est avant tout idéologique : renforcer les liens avec les Juifs du monde d’une part, et montrer aux pèlerins et autres touristes étrangers une vitrine de la souveraineté juive.

Pourtant, même le touriste le moins informé constate très rapidement que Jérusalem est faite de deux villes : une ville israélienne et une ville palestinienne, et cinquante-cinq ans après son annexion par Israël, Jérusalem-Est reste une ville arabe dont les résidents ont certes une carte d’identité israélienne (en fait un permis de résidence), mais un sentiment national palestinien pas moins fort qu’à Naplouse ou à Hébron.

Michel Warschawski

[1] L’épicentre de l’offensive israélienne se trouve depuis plus d’une décennie dans le Naqab/Neguev, où la majorité de la population est (encore) bédouine. En arguant de la « protection de la flore », les autorités interdisent aux bédouins de faire paître leurs chèvres au-delà de certaines lignes arbitraires, et de fait les poussent à se sédentariser dans des bidonvilles qui rappellent certaines réserves indiennes aux États-Unis.

[2] Ligne verte : la ligne de démarcation entre les forces israéliennes et arabes résultant des accords d’armistice de 1949 entre Israël et les États voisins.

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