A la veille des deux anniversaires, le candidat républicain Us, McCaïn, que les habitants de la planète d’Allah regardent de loin comme un produit dérivé du Bushisme de l’époque, s’est rendu en Israël et en Jordanie, comme pour faire adopter un programme est une candidature. Le geste, celui d’un seul Américain, suffira pour conclure à une sorte de pèlerinage qui vient confirmer la vision des Arabes et du musulman sur une alliance organique entre les Etats-Unis et Israël. L’Amérique pourra répéter à satiété qu’elle vise un leadership équitable dans la région et dans le reste du monde, affirmer la quête d’une solution pour la Palestine ou peser sur les régimes locaux pour en réformer les dictatures productrices d’insécurité, il suffit d’un seul déplacement du genre pour donner une légitimité à cette explication simpliste du monde par l’Arabe et le musulman : l’Amérique est une multinationale juive dont la télécommande se trouve à Tel-Aviv. Le reste n’étant que complots, assassinats, massacres, vols, colonisations abusives et discours d’El-Hurra. De Hollywood à Wall street, de la chute de Grenade au 11 septembre.
Lors de son pèlerinage, le candidat républicain Us a même repris, avec de courtes phrases, le discours qui sied : « Je suis très inquiet de l’influence de l’Iran en Irak et aussi son soutien au Hezbollah », il « soutient Jérusalem comme la capitale d’Israël » et les opérations israéliennes contre les tirs de roquettes, expliquant que « si des attaques de roquettes avaient lieu contre une région frontalière des Etats-Unis d’Amérique, le peuple américain exigerait probablement des actions très vigoureuses en guise de réplique ».
On pourrait s’arrêter à ce désastre, mais on pourrait y ajouter cette maligne évidence que tout le monde cache lorsqu’on parle des couples Israël-Palestine : ceux qui en tirent bénéfice ont réussi, depuis le 11 septembre, à l’habiller avec une sorte de raccourci malin : le face-à-face entre les Israéliens et les Palestiniens est devenu une sorte de face-à-face entre l’Occident et les musulmans, et donc, entre la civilisation et la barbarie. Nulle part ailleurs dans ce monde, un conflit n’a été sommé, avec autant d’instances et de violences, de prendre en charge une telle vision de confrontation et un tel jeu de rôle abusif. D’où, tout le reste : Israël comme avant-poste militaire et démocratique face à la barbarie, ce pays comme délégué et représentant d’un Occident entouré de toute part par des peuples violents et des dictatures vicelardes, les Palestiniens comme exemple d’Arabes à repousser de plus en plus loin, sinon ils viennent se faire exploser dans vos écoles. Peu à peu, on a fait passer, chez les Arabes comme chez les Occidentaux, ce conflit sur un vol de terre et un massacre en guise de labours, en une sorte de dossier impliquant toute l’humanité, ses sauvages comme ses civilisés. Du coup, on comprend que chaque islamiste y investit ses discours comme s’il s’agissait de sauver le monde et pourquoi chaque Américain, à la conquête du pouvoir, y va en pèlerinage pour bien annoncer sa mission sur terre.