Nous avions retardé la publication et la diffusion de cet
appel, en attendant des réactions supplémentaires de nos pairs.
La publication dans Ha’aretz (22 juin 2005) de déclarations citées par le Général Eival Giladi (réservistes), responsable de l’équipe de coordination et de stratégie du bureau du premier ministre, nous a motivés à ne pas en
retarder sa publication ainsi que sa diffusion.
Confirmant nos pires craintes, le Général Eival Giladi (réserviste) est allé annoncer aux journaux et à la télévision que "Israel agira de façon très déterminée afin d’empêcher des attaques terroristes et les tirs des
(militants) pendant que le retrait sera effectué" et que "si une réponse ponctuelle s’avère insuffisante, nous pourrions devoir utiliser des armes qui causeraient d’importants dégâts collatéraux, dont des hélicoptères et des avions, avec un danger élevé pour les populations environnantes."
Nous pensons que le principal motif non spécifié de la détermination du gouvernement de l’état d’Israël pour faire sortir les colons juifs du bloc de colonies de Qatif (Katif) de la bande de Gaza pourrait être de les mettre à l’abri quand le gouvernement et les militaires israéliens déclencheront probablement une attaque massive et intensive sur environ un million et demi de Palestiniens dans la Bande de Gaza, dont à peu près la moitié sont des réfugiés palestiniens de 1948.
Le scénario pourrait être semblable à ce qui s’est déjà produit par le passé - une stratégie qu’Ariel Sharon a utilisée à de nombreuses reprises dans sa carrière militaire - c-à-d, utiliser la provocation afin de lancer des attaques massives.
D’après ce plan, nous croyons que le premier ministre Ariel Sharon et le ministre de la Défense Shaul Mofaz envisagent d’utiliser la provocation pour des attaques odieuses dans un proche avenir sur environ un million et demi de Palestiniens dans la Bande de Gaza : une combinaison possible de
terrorisme d’Etat intensif et d’assassinats massifs.
L’armée israélienne ne fera pas prendre de risque d’accidents à ses soldats qui seraient impliqués dans l’utilisation des troupes terrestres à grande
échelle dans la bande de Gaza. Avec le Général Dan Halutz comme Chef d’Etat-Major, ils n’en ont pas besoin.
C’était ce dernier, en sa qualité de commandant de l’Armée de l’Air israélienne, qui a autorisé le bombardement d’un quartier civil de la ville de Gaza avec une bombe pesant une tonne, et est ensuite allé dire qu’il dormait bien et que la seule chose qu’il ressentait lorsqu’il laissait tomber une bombe était une légère secousse de l’avion.
Les initiateurs de cette alerte ont été actifs depuis de nombreuses décennies dans la défense des droits de l’homme à l’intérieur de l’Etat d’Israel et au-delà. Nous n’avons pas la preuve pratique pour appuyer notre sentiment, mais étant donné les précédents comportements, les tendances
idéologiques et le retournement actuel des médias initié par le gouvernement et l’armée israéliens, nous pensons que les projets de l’Etat d’Israel sont clairs et nous suggérons que notre flair entrainé sur des sujets concernant la défense des droits de l’homme a été plus souvent correct que l’inverse.
Faire circuler et publier ce texte peut constituer un élément significatif pour décourager le gouvernement israélien, ainsi que protéger la population palestinienne dans la bande de Gaza contre cette catastrophe très possible et contribuer alors à empêcher d’autres crimes de guerre.
Diffusez et publiez cette alerte sans délai !
Uri Davis, Sakhnin.
Ilan Pappe, Tiv’on.
Tamar Yaron, Kibbutz Hazorea.