Le 15 mars prochain, Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine en France, Dominique Vidal, rédacteur en chef adjoint du Monde Diplomatique, et Esti Micenmacher, une pacifiste israélienne militante du mouvement Ta’ayush (vivre ensemble) seront en visite à Nancy à l’invitation d’un collectif de 25 organisations (voir la liste au bas du communiqué) à l’initiative de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS).
A midi, ils seront reçus à déjeuner par Michel Dinet, le président du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle. A l’issue du déjeuner, vous êtes cordialement invités à une conférence de presse qui se tiendra dans les locaux du Conseil Général. Nous vous en donnerons l’heure et le lieu précis ultérieurement.
A 18h, Leila Shahid rencontrera les élus politiques et les personnalités au Pôle Universitaire Européen, 34 cours Léolpold à Nancy.
Enfin les trois invités donneront une conférence publique à 20h dans le grand amphithéâtre de la faculté de droit (place Carnot mais entrée par la rue de Serres) sur le thème "le conflit israélo-palestinien et ses répercussions en France".
Cette visite s’inscrit dans une tournée des banlieues françaises qu’effectuent depuis plusieurs mois Leila Shahid, Dominique Vidal et Michel Warschawski, un pacifiste israélien qui sera remplacé à Nancy par Esti Micenmacher. Leur objectif est d’échanger avec les jeunes des quartiers populaires sur le conflit israélo-palestinien et ses répercussions en France.
Dans un dialogue franc et riche sont abordées des questions importantes comme la nature du conflit israélo-palestinien (politique et non religieuse ou ethnique), la nécessité de ne pas faire l’amalgame entre juifs, israéliens et gouvernement israélien. Dans ce travail pédagogique, les trois intervenants se complètent parfaitement : Leila Shahid qui jouit d’un prestige sans conteste peut faire entendre la nécessité de la lutte contre l’antisémitisme, Michel Warschawski (remplacé à Nancy par Esti Micenmacher) est le témoignage vivant qu’on peut être juif et israélien sans nécessairement soutenir la politique du gouvernement d’Ariel Sharon. Dominique Vidal apporte tout le crédit que lui confère son rôle de journaliste et de spécialiste du Proche-Orient.
Ils se sont déjà rendus - entre autres - à Strasbourg, Villeurbanne, Vénissieux, Montpellier, Mantes-la-Jolie, Cergy-Pontoise, Nice, Marseille, Carcassonne, Perpignan, Le Havre, Toulouse - et ils seront bientôt à Gardanne, Aubagne, Aix-en-Provence et Marseille (8,9 et 10 mars), Nancy (15 mars), Grenoble (9 avril ), à Colmar (20 mai ) et enfin à Lille et Roubaix (en juin). Dans plusieurs de ces villes, ils ont rencontré ou ils vont rencontrer les jeunes dans des établissements scolaires.
C’est ainsi qu’à Nancy, le moment phare de leur visite devait être une rencontre avec les élèves des classes de bacs pros du lycée professionnel Marie Marvingt de Tomblaine à l’invitation des professeurs et de la proviseure du lycée. Celle-ci s’était engagée pour une telle rencontre il y a plusieurs mois et on ne peut que saluer son courage car il n’est pas facile d’aborder le thème du conflit israélo-palestinien et de ses répercussions en France dans un cadre scolaire quand on sait combien le sujet déchaîne les passions. Et pourtant ce débat est indispensable et ne peut être esquivé si l’on veut suivre les recommandations du ministre de l’Education concernant la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Malheureusement, la proviseure a été désavouée par le rectorat et elle s’est vue contrainte d’annuler la rencontre sur le temps scolaire. Pour se justifier, le rectorat brandit le principe de neutralité politique de l’Ecole. Mais en l’occurrence, ce principe n’était nullement violé car les trois intervenants se proposaient de mener un travail pédagogique et non de faire du prosélytisme politique.
Tous les jours, des personnes engagées dans la vie politique et sociale vont dans les écoles et c’est une façon pour celle-ci de manifester son ouverture sur la société réelle. Récemment encore, le ministre de l’Education, François Fillon, désavouait la rectrice de l’académie de Besançon qui avait interdit l’intervention des élus politiques dans les établissements scolaires, suite à une conférence de Pierre Moscovici, député européen, sur l’Europe dans un lycée de Besançon. Bien entendu, les interventions d’acteurs politiques ou sociaux doivent se faire dans le cadre des valeurs de tolérance et d’humanisme qui sont celles de l’école laïque et avec un souci d’objectivité mais les trois conférenciers qui devaient intervenir devant les élèves de Marie Marvingt présentaient toutes les garanties de ce point de vue.
En plus, les enseignants étaient là pour veiller à ce que l’information qui serait transmise à leurs élèves soit la plus objective possible. Annuler la rencontre, c’est d’une certaine façon exprimer aux enseignants qu’on ne leur fait pas confiance.
Enfin, le ministre de l’éducation nationale a incité à juste titre les enseignants à mener auprès des élèves une campagne contre le racisme et l’antisémitisme. La rencontre prévue s’inscrivait pleinement dans cette campagne car on ne peut esquiver le débat sur le rapport avec le conflit israélo-palestinien quand on aborde des questions telles que le racisme, l’antisémitisme et la montée des communautarismes. En plus, le conflit israélo-palestinien est explicitement au programme d’histoire des élèves qui devaient participer à la rencontre.
Il est regrettable que la position frileuse du rectorat aboutisse à priver les lycéens de Marie Marvingt d’un cours d’éducation civique et d’histoire de grande qualité.
Nous nous tenons à votre disposition pour tout renseignement supplémentaire concernant les circonstances de l’annulation de la rencontre avec les jeunes du lycée Marie Marvingt ainsi que sur l’organisation de la journée du 15 mars.
Nancy, le 2 mars 2005
Pour le collectif des 25 organisations
Le président de l’AFPS de Lorraine Sud
Guy Perrier
Les 25 organisations
Ark-en-ciel, Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association des Travailleurs Magrébins en France (ATMF), ATTAC 54, Cimade, Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD), CGT Educ’Action, Comité Luxembourgeois pour une paix juste au Proche-Orient, ESAF 54, Étudiants Musulmans de France (EMF), FSU, Khamsa, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Mouvement pour l’objection de conscience (MOC), Mouvement pour une Alternative Non violente (MAN), Non-violence et Paix 54 (NVP54), Pax Christi, Secours catholique, Secours populaire français, SNESUP Nancy2, SUD Education, Union Générale des Etudiants Palestiniens (GUPS), Union Juive Française pour la Paix (UJFP), Union nationale des étudiants de France (UNEF54)
venue de Leila Shahid à Nancy
Contact : Guy Perrier,
Président de l’Association France Palestine Solidarité de Lorraine Sud
17, rue Christian Moench - 54000 NANCY
tél/fax (domicile) : 03 83 56 52 99 tél (bureau) : 03 83 58 17 19