« Si une offre sérieuse de trêve de la part du Hamas nous parvenait, je pense que nous devrions l’examiner sérieusement », a déclaré aux journalistes M. Mofaz, vice-Premier ministre et membre du parti Kadima du Premier ministre Ehud Olmert, et ancien chef d’état-major. Il a exclu des « négociations directes » et de caractère politique avec le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir en juin dans la bande de Gaza, tant qu’il ne reconnaît pas Israël, mais il envisage des contacts par l’intermédiaire de l’Égypte. « Si le Hamas vient à nous avec une proposition sérieuse de trêve prolongée, je crois personnellement qu’Israël ne devrait pas la rejeter », a déclaré pour sa part à la radio publique M. Ben Eliezer. « Il n’est pas indispensable à cet effet que le Hamas reconnaisse Israël au préalable. L’essentiel est qu’il cesse les tirs de roquettes et toute autre attaque contre Israël à partir de Gaza, et s’engage à empêcher la contrebande d’armes à travers la frontière avec l’Égypte », a poursuivi M. Ben Eliezer, un proche du ministre de la Défense Ehud Barak (Parti travailliste).
« Faire de la reconnaissance d’Israël un préalable à une négociation serait le meilleur moyen de la torpiller à l’avance », a souligné l’ancien ministre de la Défense qui a lié en revanche un dialogue avec le Hamas à la libération du soldat Gilad Shalit, enlevé en juin 2006 par un commando palestinien à la lisière de la bande de Gaza. Il a estimé que le Hamas « montrait des signes de lassitude » compte tenu de la vigueur des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et des pressions économiques exercées par Israël.
Mais un haut responsable gouvernemental a démenti qu’Israël examinait à ce stade une telle option. « Israël dialogue avec l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, et pas avec des extrémistes », a-t-il déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.
Pour sa part, le président israélien, Shimon Peres, cité par les médias israéliens, a déclaré « qu’avant de parler d’une trêve avec le Hamas, les Palestiniens doivent cesser les tirs ». « Au moment où (le Premier ministre limogé du Hamas Ismaïl) Haniyeh fera cesser les tirs de roquettes, nous serons alors peut-être d’accord pour parler avec lui », a-t-il souligné. « Les habitants de Gaza ne sont pas nos ennemis et nous n’éprouvons aucune joie de voir leurs enfants souffrir, mais nous ne pouvons ignorer le fait qu’il n’y a pas un seul Israélien dans Gaza et qu’en dépit de cela, le Hamas continue de tirer des roquettes sur nos enfants », a dit Shimon Peres.
L’armée israélienne a intensifié ces derniers temps ses incursions dans le territoire contrôlé depuis six mois par le Hamas pour tenter de mettre fin aux attaques contre les villes du Sud israélien. Jeudi, au moins sept Palestiniens armés ont été tués durant une brève incursion de l’armée dans le centre de la bande de Gaza.
Hier, un combattant du Hamas a été abattu lors d’une fusillade près de Khan Younès.
Dans le sud d’Israël, une roquette tirée par des activistes palestiniens à partir de la bande de Gaza s’est abattue à une quarantaine de mètres d’une école dans le centre de la ville de Sderot, au moment de la récréation, a indiqué la police. Douze élèves en état de choc ont reçu des soins après l’attaque, aucun n’ayant été atteint par des éclats, a-t-elle précisé.