Sous la protection de l’armée israélienne, des colons israéliens ont mené des attaques à grande échelle contre des civils palestiniens et leurs propriétés en Cisjordanie, dans ce qui semble être une violence soutenue par l’État, a déclaré vendredi l’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme dans un communiqué.
Au cours des derniers jours, la violence s’est intensifiée, prenant un caractère de vengeance et de punition collective. L’armée israélienne a protégé les auteurs de ces violences après qu’un colon ait été tué et deux autres blessés dans un affrontement armé près de l’entrée de la colonie de Homesh - évacuée depuis 2005 - jeudi soir.
Les colons ont mené 38 attaques depuis l’incident, dont la plupart ont été exécutées sous la protection totale de l’armée israélienne.
Plus récemment, un colon a délibérément écrasé une femme palestinienne, Ghadir Anis Masalmeh, 55 ans, vendredi matin à l’entrée de la ville de Sinjel, au nord de Ramallah. La femme a perdu la vie avant que l’agresseur ne s’échappe.
Les violences contre les habitants des villages palestiniens ont commencé jeudi soir lorsque les colons ont pris d’assaut les quartiers palestiniens. Ils ont mené pas moins de sept attaques violentes à grande échelle et détruit des pierres tombales dans le village de Burqa (au nord-ouest de Naplouse), qui a fait l’objet de raids répétés ces derniers jours.
De nombreux villages et quartiers des vallées du nord du gouvernorat de Tubas ont également été le théâtre de violents raids de colons qui ont notamment lancé des pierres et agressé des citoyens et leurs biens.
La même scène s’est reproduite aux abords de la ville de Silat Al Dhaher, au sud de Jénine, et à l’entrée du village de Burqa, au nord-ouest de Naplouse, où trois maisons et une station de lavage ont été attaquées.
Dans le sud de la Cisjordanie, les colons ont déraciné des arbres, vandalisé des cultures et attaqué des maisons.
Plus alarmant encore, les colons se sont installés dans la colonie de Homesh, au nord de Naplouse. Protégés par l’armée israélienne, les colons ont construit des caravanes à la place de l’ancienne colonie dans le cadre d’une réinauguration officielle aux dépens de la terre palestinienne.
La violence officieuse des colons vient en parallèle de la violence officielle de l’armée israélienne, apparemment pour pousser les Palestiniens hors de leurs villes et villages proches des colonies israéliennes.
La réponse officielle d’Israël à la violence des colons reflète clairement la nature de son régime d’apartheid, puisque les attaques des colons sont non seulement ignorées mais aussi protégées. Pendant ce temps, les Palestiniens sont poursuivis et jugés s’ils combattent ces attaques.
La colonisation est un crime de guerre selon le statut de Rome de 1998 de la Cour pénale internationale. La présence de colons dans les territoires palestiniens viole les principes fondamentaux du droit humanitaire international.
La communauté internationale doit assumer ses responsabilités juridiques et morales et contraindre Israël à respecter ses responsabilités en vertu du droit international, à mettre fin à toutes les manifestations de colonisation, à mettre un terme aux attaques des colons et à traduire les personnes impliquées devant des tribunaux équitables.
Les autorités israéliennes sont responsables de la violence des colons. Elles doivent par conséquent mettre fin à la politique de deux poids deux mesures dans le traitement des événements dans les territoires palestiniens et décourager la violence des colons en ne la protégeant pas.