En quelques jours, ils sont une centaine d’hommes, de femmes et
d’enfants palestiniens à avoir péri dans ce déluge de feu. Le pire
reste, hélas, encore à venir pour la population gazaouie car le
gouvernement israélien prépare une grande opération contre son
territoire. Et c’est celle-ci que les raids aériens sont en train de
préparer, avec pour objectif de « casser » le moral et les capacités
d’une résistance populaire dans la bande de Gaza.
Il ne faut pas voir dans l’agression qui a cours contre Gaza la
réplique aux tirs de roquettes lancées à partir de ce territoire sur
le village israélien de Sdérot. Elle est, de notre point de vue, le
prélude au déclenchement d’une opération plus vaste envisagée
conjointement par Israël et les Etats-Unis en vue de reconfigurer le
rapport de force au Proche-Orient, de telle sorte qu’il leur permette
de réaliser leur dessein politique dans la région.
Ce n’est pas du tout fortuit que les Etats-Unis aient fait l’annonce
de la présence d’un de leurs navires de guerre, le « USS Cole », près
des côtes libanaises, au moment où Israël a lancé ses raids aériens
sur Gaza et prévenu qu’il s’apprête à engager une action terrestre
dans cette bande.
Les deux faits sont, à notre sens, liés et découlent d’un programme
concerté par lequel Tel-Aviv et Washington vont tenter de « solder »
leur comptes avec l’ensemble de leurs ennemis dans la région, au
premier rang desquels sont évidemment le Hamas palestinien qui
contrôle la bande de Gaza et le Hezbollah libanais qui contrecarre
leur mainmise sur le pays du cèdre.
Tout donne à penser qu’Israël et les Etats-Unis sont en train de
créer les conditions d’une nouvelle guerre dans la région, à l’issue
de laquelle ils instaureront enfin la « paix » à leurs conditions. Même
si elles ne le proclament pas ouvertement, des forces arabes dans la
région poussent à l’exécution du plan israélo-américain. Y compris
l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui compte dans la foulée
récupérer le contrôle de la bande de Gaza.
L’indifférence criminelle affichée par la communauté internationale
et ses institutions quant à la « punition collective » qui est infligée
à la population de Gaza laisse malheureusement présager qu’elles ont
choisi de laisser faire. Tout comme elles ont fermé les yeux sur
l’agression israélienne au Liban et sur la continuité de la
colonisation sioniste dans les territoires palestiniens. Ceci en
invoquant la fiction du combat, ici, contre le terrorisme
international, et là, celle d’accords de paix auxquels les
Palestiniens n’ont pas apporté les garanties nécessaires.
L’embrasement du Proche-Orient pourrait être l’ultime « cadeau » que
George W. Bush ait décidé d’offrir au monde avant son départ de la
Maison-Blanche.