Une nouvelle fois l’AFPS était au rendez-vous de la Fête de l’Humanité, sans conteste la plus grande fête populaire de France. Avec comme toujours la volonté d’aller à la rencontre du nombreux public de la fête pour faire connaître notre association et le travail qu’elle mène sur le long terme pour les droits nationaux du peuple palestinien.

Après un pot d’inauguration en présence de nombreux amis il a été rythmé par trois débats et un moment culturel d’échanges autour du beau roman de Colette Berthès, « la petite fille au ballon ».

Parmi les amis qui avaient tenu à être des nôtres à l’inauguration du stand, Waleed Assaf ministre en charge du Mur et de la colonisation, Salman El Erfi ambassadeur de Palestine, Charaf Barghouthi l’un des fils de Marwan, Aïda Tuma Sliman députée de la « Joint list » à la Knesset, Fadwa Khader du PPP, Abdallah Abu Rahma l’un des leadeurs de la résistance populaire, Lydia Samarbakhsh en charge du secteur international du PCF ou Isabelle Tordjmann de l’APJF et de nombreux élus et responsables associatifs.
Le premier débat, animé par Claude Léostic et Isabelle Tordjmann portait sur « Les réfugiés palestiniens aujourd’hui » avec Attalah Salem et Rania Madi de BADIL , Thaer Alsahli, journaliste et aujourd’hui réfugié aux Pays-Bas venant du camp de Yarmouk en Syrie, Ahmad Dawud et Khaled Yamani réfugiés palestinien au Liban. Il était en effet absolument nécessaire, à l’heure où des centaines de milliers de réfugiés frappent aux portes de l’Europe, de donner la parole à ces hommes et ces femmes, si peu visibles dans la crise actuelle, qui ne demandent qu’à voir reconnu leur droit au retour, conformément à la résolution 194 de l’ONU.
Le deuxième débat du samedi, animé par Jean-Paul Roche, posait la question, de savoir ce qu’il en est du « processus de fascisation » qui semble à l’œuvre, de l’aveu même de responsables de l’establishment israélien. L’expérience d’Aïda Tuma Slima, députée arabe palestinienne à la Knesset, nous a éclairés sur les menaces qui pèsent sur la minorité palestinienne en Israël : adoption d’un arsenal juridique permettant de justifier la destitution de parlementaires, attaques contre les ONG et associations démocratiques, restrictions des libertés personnelles dans une atmosphère où prospèrent racisme et appels au « transfert ». Quant à Fadwa Khader, elle n’eut pas de mal, avec sa fougue habituelle, à nous faire toucher du doigt le lot de mesures discriminatoires, d’arbitraire et de menaces qui constitue toujours davantage le quotidien des Palestiniens de Jérusalem.
Le débat du dimanche, animé par Taoufiq Tahani, invitait à réfléchir au développement dans notre pays de la campagne internationale BDS. Autour de la table, Guy Perrier de l’AFPS, Ivar Ekeland de l’AURDIP et Régine de BDSF. Chacun convint de la nécessité d’être attentifs aux formes de mobilisation dans le contexte qui prévaut en France avec les amalgames scandaleux du Crif entre appel au boycott et antisémitisme. Amalgames repris sans honte par nombre d’hommes politiques, et pas simplement de la droite extrême. Ivar Ekeland présenta avec beaucoup de clarté le boycott universitaire insistant sur le côté pédagogique nécessaire à sa mise en œuvre. Dans le même esprit Régine rappela que le boycott ne vise pas des personnes, mais des institutions. Guy Perrier, après un point sur notre campagne pour l’interdiction des produits des colonies, fit état de la préparation d’une nouvelle campagne ambitieuse pour le désinvestissement en direction des banques françaises qui sera lancée prochainement. Taoufiq Tahani enfin replaça la campagne dans le cadre général de la solidarité avec le peuple palestinien qui doit se développer sur les bases d’un large rassemblement.
Il est important de noter qu’une nouvelle fois la Palestine était bien présente en maints endroits de la fête, et jusque sur la grande scène avec la prise de parole de Waleed Assaf et les messages de solidarité à Marwan Barghouthi toujours portés par les acclamations des participants.