Sondage effectué dans le cadre du programme d’études du développement Université de Birzeit
Conditions de vie
Les conditions économiques dans les territoires palestiniens continuent à se détériorer.
– Les revenus de 42% des foyers palestiniens sondés était inférieurs à 160$ par mois dont 8% n’avaient aucune source de revenu du tout.
– En général, 78% des foyers palestiniens interrogés ont déclaré avoir un revenu inférieur à 385 $ par mois. Les résultats montrent que la situation économique est pire à Gaza, avec un pourcentage atteignant 89% des foyers dans ce cas à Gaza et 71% en Cisjordanie.
– 38% des personnes interrogées ont décrit leurs conditions économiques dans leur foyer comme mauvaise ou très mauvaise, 44% les ont décrites comme moyennes et 19% comme bonnes.
Migration
Les Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza cherchent à s’expatrier de manière permanente ou provisoire, en conséquence de la détérioration de la situation.
– 5% des familles interrogées ont déclaré qu’un membre de leur famille a quitté les territoires palestiniens de manière permanente depuis le début de la seconde Intifada.
– 11% ont déclaré qu’un membre de leur famille a quitté les territoires palestiniens pour aller travailler ou étudier depuis le début de la seconde Intifada.
– Une forte majorité des personnes interrogées, 82%, a déclaré qu’elle ne quitterait pas les Territoires Palestiniens de manière permanente, même si on leur en donnait la possibilité. Cependant 3% ont dit qu’ils souhaitaient partir de manière temporaire pour travailler et/ou étudier à l’étranger.
– Les résultats montrent que les personnes interrogées à Gaza sont plus disposées à une émigration permanente ou temporaire que ceux de Cisjordanie.
– Le souhait de quitter définitivement les Territoires Palestiniens est plus élevé chez les jeunes de 18 à 27 ans (25%) et les hommes (24%) souhaitent plus partir que les femmes (12%)
Education
le niveau de satisfaction est élevé vis-à-vis des performances des institutions d’éducation, mais le prix élevé pose problème.
– 52% des personnes interrogées expriment qu’ils sont satisfaits du processus d’éducation en Palestine, 29% disent qu’ils sont en partie satisfaits, alors que 18% expriment leur non satisfaction.
– 58% des personnes interrogées pensent que les écoles en Palestine remplissent leur rôle, et 59% pensent que les universités remplissent aussi leur rôle.
– 56% déclarent qu’ils ont une bonne connaissance du cursus scolaire, alors que seulement 49% de ceux qui pensent être informés sur ce cursus, le considèrent comme bon.
– 70% des personnes interrogées pensent que l’éducation en Palestine se développe positivement.
Ressources matérielles et éducation
– 55% des personnes interrogées déclarent que leur foyer n’a pas la possibilité financière de pourvoir correctement à l’éducation de leurs enfants
– 62% des personnes interrogées sont d’accord avec l’opinion suivante : "le coût de l’éducation scolaire est lourd pour les familles".
– 74% des sondés ont le même avis concernant l’université.
Attitudes vis-à-vis du processus éducatif
– 93% des familles palestiniennes interrogées considèrent que l’éducation est la première priorité de leur famille.
– 72% d’entre eux expriment leur accord avec les directives issues du Ministère de l’éducation et de l’éducation supérieure, empêchant les punitions corporelles à l’école.
– 66% sont d’accord avec l’opinion suivante : "Si j’en avais la possibilité matérielle, j’enverrais mes enfants dans une école privée".
– 77% considèrent que les études universitaires sont chères.
– 78% des personnes interrogées ne sont pas d’accord avec le fait de dire que la scolarisation des garçons est favorisée par rapport à celle des filles.
– 54% déclarent qu’ils ne souhaitent pas que leurs enfants aillent à l’université à l’étranger.
Performance du Gouvernement Palestinien
Avis négatif
La position chez les personnes interrogées vis-à-vis de Mr Ahmed Qorei et de son gouvernement est majoritairement négative, avec un certain nombre de défauts cités par les sondés sur plusieurs sujets. Ils ont aussi indiqué que le gouvernement avait des pouvoirs limités, et expriment leur souhait d’avoir des changements dans le gouvernement et de responsables importants qui sont à la barre du gouvernement.
– 40% des personnes interrogées considèrent que le bilan du premier ministre Ahmed Qorei est mauvais, ce qui représente une augmentation tangible de ce pourcentage (d’environ 7%) par rapport à l’opinion 3 mois plus tôt (sondage du 7 juin 2004). Cette fois-ci, 24% ont considéré le bilan comme moyen et 20% l’ont évalué comme bon.
– 47 % des personnes interrogées considèrent que les résultats du gouvernement actuel sont mauvais (comparé aux 36%, trois mois plus tôt, augmentation de 11%), 24% les qualifient de moyens et 16% de bons.
– Quand des questions spécifiques ont été abordées, les résultats ont reflété une chute supplémentaire des opinions en ce qui concerne les résultats du gouvernement, avec une majorité des personnes sondées qui considèrent que le bilan est mauvais.
– Un gouvernement sans pouvoir : environ 55% des personnes interrogées pensent que le gouvernement actuel n’a pas suffisamment de pouvoir pour résoudre les problèmes, alors que 19% pensent qu’il en a assez pour le faire.
– La nécessité de changement à certains postes clefs de l’autorité palestinienne : la majorité des palestiniens (71%) considère qu’il est nécessaire de mener à bien des changements dans les ministères et à la direction des principales autorités du gouvernement.
– L’autorité palestinienne ne s’est pas mise sérieusement au travail contre la corruption : 68% des personnes interrogées pensent que l’autorité palestinienne ne fait pas tout ce qui est en son pouvoir pour combattre le problème de la corruption dans ses institutions.
Priorités
– Le sondage indique que la priorité principale pour le gouvernement actuel devrait être "l’amélioration de la situation économique", ainsi que l’ont déclaré 35% des personnes sondées, suivies de 18% "améliorer la sécurité intérieure", et 8% "réduire le chômage". Les résultats ont également mis en évidence d’autres priorités.
La situation interne en Palestine
le manque de sécurité et la demande de réformes
1- Attitude de la population palestinienne par rapport aux réformes : il y a un soutien fort de l’opinion publique palestinienne envers ceux qui demandent des réformes, en dépit des doutes en ce qui concerne la sincérité de leur partisans.
- La demande de réforme reçoit un soutien d’une grande partie de l’opinion publique : 72% des personnes interrogées soutiennent les appels aux réformes, conduits par des personnes issues de l’autorité palestinienne, alors que 21% rejettent ces appels. Le soutien est encore plus fort dans la Bande de Gaza où il atteint 80%, pour 72% en Cisjordanie.
– Les personnes s’inquiètent de la sincérité de telles demandes de réformes lorsqu’elles sont formulées par des personnes et des mouvements issus des rangs de l’Autorité Palestinienne. L’opinion publique palestinienne est divisée sur la sincérité de ces personnes puisque 38% des personnes sondées pensent qu’ils sont sincères, 40% pensent qu’ils ne le sont pas et 22% ne se sont pas exprimés.
– 57% des personnes sondées considèrent que les motivations réelles des appels à la réforme, lorsqu’ils sont issus des rangs de l’Autorité Palestinienne, reflètent les intérêts personnels de leurs initiateurs, alors que 27% pensent que ces demandes de réformes sont vraiment faites pour le bien de la population.
– L’autorité palestinienne n’est pas sérieuse au sujet des mesures qu’elle prend pour mettre en œuvre des réformes : 52% des personnes interrogées disent que l’Autorité Palestinienne ne veut pas sérieusement de réformes, alors que 37% pensent le contraire.
– Pendant ce temps, 40% des personnes sondées considèrent que le Président Arafat était sérieux alors qu’il s’est engagé devant le Conseil Législatif palestinien en août dernier, à mettre en œuvre des réformes. 27% pensaient qu’il était moyennement sincère et 28% qu’il ne l’était pas.
2- Opinion au sujet des méthodes à utiliser pour exprimer la demande de réforme :
La majorité de l’opinion publique palestinienne est opposée à l’utilisation de moyens de pression telles que la force pour exprimer sa demande de réforme, et exprime sa forte opposition à toute tentative de prises d’otages étrangers. Les manifestations pacifiques semblent être la méthode de protestation la plus acceptable. Les sondés expriment leurs inquiétudes sur les risques d’utilisation de la force pour exprimer des différences au sein de la société palestinienne.
– La plus forte opposition a été exprimée au sujet de toutes les atteintes vis-à-vis des étrangers dans les territoires palestiniens, et 85% se sont dits opposés à la prise d’otages étrangers travaillant dans les territoires palestiniens.
– 82% considèrent que la prise en otages de Palestiniens proches de l’Autorité Palestinienne constitue une méthode inacceptable.
– 80% sont opposés à toute atteinte à des biens publics et des bureaux de l’Autorité Palestinienne.
– 77% des personnes sondées sont contre les manifestations armées.
– 90% des personnes interrogées se sont prononcées pour des manifestations pacifiques comme méthodes pour demander des réformes.
– La majorité de l’opinion publique palestinienne pense que les évènements récents peuvent aboutir à un conflit interne : 68% des personnes interrogées ont dit que les évènements inter-palestiniens récents pourraient conduire à un conflit interne alors que 27% ne le pensent pas.
Le processus de paix
soutien croissant à des négociations avec Israël
On constate un soutien croissant à la reprise de négociation avec Israël : la majorité des personnes interrogées (63%) soutient la reprise de négociations, alors de 34% y sont opposés. Il faut noter une augmentation signification des opinions favorables à la reprise de négociations, en comparaison des 45% enregistrés en juin 2004.
Pour plus de détails, voir poll19
http://home.birzeit.edu/dsp/opinionpolls/poll19/