Une faible majorité, 53 % des Israéliens, estime qu’Israël devrait demander de l’aide aux pays avec lesquels il a normalisé ses relations pour faire progresser la paix avec les Palestiniens, selon un nouveau sondage.
Cependant, Mitvim - l’enquête de l’Institut israélien pour les politiques étrangères régionales menée en septembre, a également révélé que la promotion de la paix avec les Palestiniens arrivait en dernière position parmi les priorités des questions énumérées, avec un score de 5,64 sur dix. Ce score est en baisse constante depuis 2019.
Un an après la signature des accords d’Abraham, sur l’échantillon représentatif de 700 adultes israéliens interrogés pour l’enquête, 34 % pensent que les accords constituent un tournant pour l’acceptation d’Israël au Moyen-Orient, tandis que 31 % pensent que le statut d’Israël n’a pas changé de manière significative.
Les Émirats arabes unis et le Maroc sont les pays arabes que les Israéliens souhaitent le plus visiter, avec 10 % chacun, suivis du Liban (7 %), de l’Égypte (6 %), tandis que l’Arabie saoudite et la Jordanie n’intéressent que 3 % des personnes interrogées.
Environ la moitié - 48 % - des Israéliens ne souhaitent visiter aucun pays arabe, contre 42 % l’année dernière.
De plus, environ la moitié des Israéliens pensent que les réunions entre les ministres israéliens et leurs homologues palestiniens ne sont pas une évolution positive ; 30 % pensent qu’elles sont purement symboliques et 17 % pensent qu’elles sont négatives et nuisent aux intérêts israéliens. Seuls 32 % pensent que les réunions sont positives et amélioreront les relations entre Israël et les Palestiniens.
En ce qui concerne la crise économique et politique de l’Autorité palestinienne (AP), 38 pour cent des Israéliens pensent qu’Israël ne devrait pas s’impliquer, 28 pour cent pensent qu’Israël devrait agir pour renforcer l’AP et 13 pour cent pensent qu’Israël devrait affaiblir l’AP.
En outre, seuls 9 % des Israéliens pensent que le gouvernement gère bien la situation à Gaza ; 31 % pensent qu’Israël devrait essayer de ramener l’AP au contrôle de la bande de Gaza tandis que 22 % pensent que la communauté internationale devrait être mise à contribution pour la réhabilitation économique de Gaza et 13 % sont favorables à des négociations avec le Hamas pour un règlement à long terme.
L’enquête a également révélé que près de la moitié des Israéliens, 47 %, considèrent l’UE comme un adversaire d’Israël, qui améliorera sa situation économique s’il exclut les colonies. En revanche, 35 % pensent que le pays devrait adhérer aux programmes de l’UE.
Les États-Unis (US) sont le pays le plus important pour le public en Israël. La Russie arrive en deuxième position, suivie par l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Chine, l’Égypte, la France et la Jordanie. Le public accorde aux relations américano-israéliennes une note de 6,46 sur 10, avec seulement 35 % qui jugent l’état des relations avec les États-Unis comme bon - le score le plus bas depuis 2016, avant l’entrée en fonction de Trump, et une forte baisse par rapport à l’année dernière, où la note était de 8,05 sur 10 et où 67 % jugeaient les relations bonnes.
Le Dr Ilai Saltzman, membre du conseil d’administration de Mitvim, a déclaré qu’il n’est pas surprenant que les Israéliens interrogés pensent que le président américain, Joe Biden, est moins bénéfique pour Israël que l’ancien président américain, Donald Trump, citant son association avec l’administration Obama, qui était considérée par de nombreux Israéliens comme hostile à l’État juif.
En outre, Trump a été perçu comme très favorable à Israël et le parti démocrate est considéré comme l’opposé idéologique de nombreux Israéliens de droite.
Cependant, Saltzman a ajouté que Biden n’est pas en fonction depuis une année complète et qu’il devrait être examiné "sur la base de son engagement en faveur de la sécurité d’Israël, de sa contribution à la résolution du conflit israélo-palestinien, de l’avancement des accords de paix régionaux, d’une solution au conflit avec l’Iran et du positionnement renouvelé d’Israël comme objet du soutien bipartisan américain."
Le sondage a été réalisé par l’Institut Rafi Smith, en collaboration avec la Fondation Friedrich Ebert Stiftung.
Traduction : AFPS