Le Liban s’apprête à jouer un rôle de premier plan à l’ONU dans le courant du mois de septembre prochain, le représentant permanent du Liban à New York, l’ambassadeur Nawaf Salam, devant présider pour la seconde fois les réunions du Conseil de sécurité. Cette session revêt dans le contexte présent une importance particulière, voire historique, du fait que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, demandera officiellement à l’instance onusienne de reconnaître l’État palestinien et de l’admettre comme membre permanent à part entière des Nations unies ou, à défaut, d’accorder à la Palestine un statut d’observateur. On sait que l’administration américaine est opposée à la reconnaissance par l’ONU de l’État palestinien et affiche sa détermination à imposer son veto au Conseil de sécurité afin d’empêcher une telle reconnaissance, de même qu’elle menace de suspendre son aide financière à l’Autorité palestinienne au cas où Mahmoud Abbas persisterait à aller jusqu’au bout dans sa démarche auprès de l’ONU.
C’est donc dans une telle conjoncture particulièrement délicate que l’ambassadeur Nawaf Salam sera appelé à diriger les travaux de la session onusienne de septembre. Et c’est dans ce contexte que le président Michel Sleiman définira la position du Liban au sujet des principaux dossiers du Proche-Orient, notamment pour ce qui a trait au problème palestinien et au printemps arabe.
Des sources diplomatiques responsables au palais Bustros indiquent sur ce plan que dans le discours qu’il prononcera à la tribune de l’ONU au nom du Liban, le président Sleiman plaidera la cause de l’État palestinien. Il mettra ainsi l’accent sur le droit des Palestiniens à édifier leur propre État indépendant et à bénéficier d’un statut de membre permanent aux Nations unies. La teneur du discours du président Sleiman sur ce plan sera fonction, en tout état de cause, de la nature de la démarche qu’effectuera le président de l’Autorité palestinienne auprès des instances onusiennes (demande de reconnaissance de l’État indépendant ou statut d’observateur).
Le président Sleiman, indiquent en outre les milieux diplomatiques responsables au palais Bustros, ne manquera pas d’évoquer aussi les développements en rapport avec les soulèvements populaires dont sont le théâtre plusieurs pays arabes. Il réitérera à cette occasion la position de principe du pouvoir libanais à ce propos, soulignant que le Liban ne désire pas « s’ingérer dans les affaires intérieures » des pays arabes en proie aux troubles.
Parallèlement, le chef de l’État dénoncera, comme il se doit, le maintien de l’occupation israélienne des fermes de Chebaa, des collines de Kfarchouba et de la partie nord de la localité de Ghajar, à cheval entre le Liban et Israël. Il insistera à cet égard sur les violations répétées par Israël de la résolution 1701 de l’ONU, appelant les pays membres du Conseil de sécurité, notamment les cinq membres permanents, à faire pression sur l’État hébreu afin qu’il se retire du territoire libanais encore sous occupation.
Ces différents dossiers seront également soulevés, à l’évidence, par le président Sleiman lors des entretiens qu’il aura à New York en marge des travaux de l’ONU, notamment avec le secrétaire général Ban Ki-moon.