Il y a sept ans, le samedi 27 décembre 2008, Israël lançait son attaque contre la bande de Gaza, baptisée “Plomb durci” pour les besoins de sa « com ».
Sous le prétexte de répondre à des tirs de roquettes intervenant en réponse à des assassinats « ciblés », l’armée israélienne déclenchait, à l’heure de sortie des écoles, une campagne de bombardements de grande ampleur qui faisaient dans la seule première journée 230 morts palestiniens.
Cette attaque, doublée à partir du 3 janvier 2009 d’une opération terrestre, s’acheva le 18 janvier sur un bilan de 1 315 Palestiniens tués (dont 410 enfants) et 5 285 blessés, avec, côté israélien, 13 tués (dont 10 militaires) et 197 blessés (dont 103 militaires).
La résolution 1860 du Conseil de sécurité votée le 8 janvier appelant au cessez-le-feu demandait notamment que « l’aide humanitaire, y compris les vivres, le carburant et les traitements médicaux, puisse être distribuée sans entrave dans tout Gaza » et de « faire en sorte que les biens et les personnes puissent emprunter régulièrement et durablement les points de passage de Gaza ».
Elle ne fut jamais réellement appliquée.
Aux mêmes prétextes sécuritaires, une nouvelle opération “Pilier de défense” fut lancée le 14 novembre 2012 qui s’acheva le 21 novembre sur un bilan de 161 Palestiniens et 6 Israéliens tués. Là encore sans que le blocus ne soit levé.
Enfin, le 8 juillet 2014 une nouvelle opération “Bordure protectrice” fut lancée par Israël, la plus longue et la plus meurtrière, puisqu’elle se termina le 26 août par un cessez le feu et un bilan de 2 100 palestiniens tués (dont 75 % de civils), 76 israéliens tués (dont 73 militaires).
Seize mois après cette dernière opération, le blocus n’a toujours pas été levé et il empêche l’entrée dans la bande de Gaza des matériaux indispensables à la reconstruction des 19 000 immeubles d’habitation détruits en 2014.
Cela fait plus de huit ans que le peuple palestinien de Gaza, lui-même déjà composé d’une majorité de réfugiés, est soumis à un blocus inhumain. Un blocus qui pousse au désespoir une population active, éduquée, inventive, qui demande la liberté de vivre et se trouve enfermée sans même que nous puissions lui rendre visite. Un blocus qui impacte tous les aspects de la vie quotidienne, qui ruine l’économie, qui empêche les étudiants de poursuivre leurs études à l’étranger et les malades les plus gravement atteints de se faire soigner. Une politique qui sépare les familles palestiniennes depuis plus longtemps encore.
La population de Gaza a le droit de vivre, de se déplacer, d’échanger avec le reste du monde, et spécialement avec le reste du territoire palestinien dont elle est partie intégrante.
A l’opposé, le rapport 2015 de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le développement (Cnuced) à partir d’une analyse précise des données démographiques, économiques, sociales et politiques aboutit à la conclusion que Gaza sera invivable d’ici 2020 si rien ne change.
C’est dire l’urgence d’imposer à Israël la fin de ce blocus inhumain et désespérant. Au nom des principes élémentaires d’humanité, mais aussi dans leur propre intérêt, la France et les pays de l’UE doivent aujourd’hui se donner les moyens de l’exiger. Gaza doit enfin prendre toute sa place dans l’Etat de Palestine dont la reconnaissance par la France s’impose d’urgence.
Le Bureau national