Ce lundi marque le 31ème anniversaire du massacre de Sabra et Chatila, le 16 septembre 1982, après que l’armée israélienne d’occupation, alors sous le commandement d’Ariel Sharon, eut encerclé le camp de réfugiés après avoir envahi Beyrouth, et permis aux Phalanges d’ entrer dans le camp et de massacrer les réfugiés.
Le massacre a duré trois jours (16, 17 et 18 septembre 1982), et entre 3 500 et 8000 personnes, y compris des enfants, des bébés, des femmes et des personnes âgées, ont été assassinées dans ce massacre horrible perpétré par l’armée israélienne et sa milice alliée criminelle.
A l’époque, 20 000 réfugiés environ vivaient dans le camp qui devait, comme tout autre camp de réfugiés, bénéficier de la protection internationale.
Des soldats israéliens, sous le commandement de Sharon et du chef d’Etat-major, Rafael Etan, ont fait encercler le camp par leurs forces, l’isolant de son environnement, et ont permis aux Phalanges de l’envahir et de massacrer à l’arme blanche des milliers de réfugiés innocents.
L’armée israélienne a aussi lancé des centaines de fusées éclairantes durant le massacre, la nuit, afin que les meurtriers puissent commettre leur crime de guerre. L’armée a déclaré qu’elle recherchait environ 1 500 combattants de la liberté palestiniens qui se trouvaient prétendument dans le camp.
Mais les combattants étaient ailleurs, rejoignant les lignes de front contre l’agression israélienne et la plupart des personnes dans le camp, abandonnées à leur horrible destin, étaient des femmes âgées et des enfants.
Israël souhaitait effacer sa défaite après trois mois de bataille et de siège, conclus par des garanties internationales afin de protéger les civils palestiniens que la résistance palestinienne avait laissés à Beyrouth, dans le cadre de l’accord qui assurait la protection des civils.
Israël souhaitait envoyer un message aux réfugiés palestiniens, et continuer l’ agression et l’invasion du Liban qu’il menait en 1982.
Ariel Sharon, qui était ministre de la Défense israélien, commandait l’attaque.
Après le massacre, la Cour suprême israélienne a ordonné la formation d’un comité pour enquêter sur les circonstances entourant ce crime affreux contre des milliers de réfugiés sans défense.
En 1983, la Commission Kahan a annoncé les résultats de ’l’enquête’ sur le massacre, et a décidé que Sharon était ‘indirectement responsable’ car il n’avait pas pris en considération la possibilité que cela puisse arriver, et avait négligé le risque de carnage et de vengeance.
Sharon a continué sa carrière politique, jusqu’à devenir Premier ministre, et a occupé plusieurs postes importants jusqu’à son attaque cérébrale le 4 janvier 2006. Il est depuis dans un état végétatif permanent.
Le comité a aussi dénoncé les positions du Premier ministre israélien de l’époque, Menachem Begin, et du ministre des Affaires étrangères, ainsi que de Raphael Eytan et plusieurs dirigeants militaires et sécuritaires, pour ne pas ‘avoir pris suffisamment de mesures afin afin de prévenir ou d’arrêter le massacre’.
Ce massacre n’était ni le premier ni le dernier, puisque les soldats israéliens ont commis plusieurs massacres contre le peuple palestinien à différents endroits y compris Deir Yassin, Qibya, Tantour, Jénine, Jérusalem, Hébron, et tant d’autres endroits.
Pas un seul responsable, officier ou soldat israélien, n’a eu à rendre compte des crimes hideux et des massacres contre le peuple palestinien.
Le massacre à Sabra et à Chatila a été perpétré en collaboration directe avec plusieurs dirigeants, dont Saad Haddad, qui était responsable d’une unité de l’armée libanaise avant de faire alliance en 1979 avec la milice de l’armée du Liban Sud. Il travaillait avec les forces d’occupation israéliennes.
Il a également annoncé la création des forces dites du ‘Liban libre’ dans les territoires libanais tombés sous occupation israélienne illégale dans le sud.
Haddad a déployé des membres de son armée du Liban Sud jusqu’à l’aéroport de Beyrouth, puis jusqu’à Sabra et Chatila, où ils ont joué un rôle considérable dans le massacre. Il est mort d’une grave maladie le 14 janvier 1984.
Fadi Ferm, qui était l’époux d’une des petites-filles du fondateur des Phalanges, Pierre Gemayel, fut nommé dirigeant de la milice des Forces libanaises par Bashir Gemayel en 1982, après que celui-ci fut élu président, la veille de son assassinat.
Ferm a monté les échelons au sein des Forces libanaises, jusqu’à devenir le leader des renseignements militaires de la milice des FL, puis il en est devenu le chef-adjoint avant d’ en prendre le commandement.
Bashir Gemayel, le commandant de la milice et président-élu du Liban, était un haut cadre du parti des Phalanges, et commandant de la milice des Forces libanaises pendant les premières années de la guerre civile au Liban entre 1975 et 1990.
Durant les massacres de Sabra et Chatila, c’est Gemayel qui donna l’ordre à ses troupes des milices libanaises d’envahir les camps de réfugiés.
Il fut élu président pendant la guerre civile alors que le Liban Sud était sous occupation militaire israélienne. Il a été assassiné le 14 septembre 1982, avec 26 autres personnes, au cours d’une explosion qui a eu lieu au quartier général des Phalanges à Beyrouth.
Quelques mois avant que Sharon et son armée n’envahissent le Liban, Bashir avait eu une réunion avec Sharon, qui lui avait dit que son armée allait envahir le Liban pour en chasser l’Organisation de la libération de la Palestine et ses combattants.
Electronic Intifada, traduction LS/AFPS