Le comité de soutien qui s’est constitué en France après sa condamnation à 7 ans de prison en 2007 a saisi l’occasion de cet anniversaire pour demander au président Nicolas Sarkozy d’intervenir, comme il l’a fait en faveur d’autres prisonniers français injustement détenus à l’étranger, tout récemment encore au Mexique. Jusqu’ici en effet, le Quai d’Orsay est resté sourd aux appels lancés par la mère du jeune homme, Denise Hamouri, une native de Bourg-en-Bresse. Le seul soutien est venu… du Noam Shalit, le père de Gilad Shalit, le jeune soldat franco-israélien otage du Hamas qui, dans une lettre adressée en 2007 à Denise Hamouri, lui disait partager sa douleur et prier pour « les libérations » des deux jeunes gens. (Le Monde du 26 décembre 2007).
Salah Hamouri, disent ses proches, n’est pas moins français que Gilad Shalit, il devrait pouvoir lui aussi bénéficier de la sollicitude des autorités françaises. Le Quai leur répond qu’il n’est pas otage, qu’il a été emprisonné dans le cadre d’une procédure judiciaire, puis condamné. Le parallèle entre les deux affaires est en effet maladroit. En revanche, force est de constater que les indices qui ont conduit la justice militaire israélienne à condamner Salah Hamouri étaient bien minces. Le jeune homme aurait en fait été piégé par une procédure judiciaire qui incite à plaider coupable.
L’affaire remonte au 13 mars 2005. Salah Hamouri, étudiant en sociologie à l’université de Bethléem et membre de la branche étudiante du Front populaire de libération de la Palestine, une petite formation d’extrême-gauche, est arrêté avec trois camarades [1]. Ils sont accusés d’avoir comploté en vue de l’assassinat d’Ovadia Yossef, le guide spirituel du Shass, un parti séfarade. Ni les fouilles, ni la saisie de son ordinateur n’apporteront la moindre preuve que le passage à l’acte ait été envisagé. Salah Mansouri reconnaît cependant être passé devant la maison du rabbin avec un camarade qui voulait étudier la faisabilité d’un meurtre. Mais le « complot » se serait arrêté là, à la vue des caméras de surveillance qui ont filmé les deux jeunes gens.
Salah Hamouri a choisi de plaider coupable [2]. C’est une pratique courante pour ceux qui passent devant la justice militaire israélienne, même lorsqu’ils n’ont pas commis les crimes qui leur sont reprochés. Ils peuvent alors espérer une peine moins lourde face à un tribunal qui ne fait pas dans la dentelle...
Mais du coup, depuis deux ans, le Quai d’Orsay, s’abrite derrière ce "plaider coupable" pour ne rien faire. En feignant de considérer qu’une justice militaire est une justice comme les autres [3].