Au cours de leur conversation, Abbas a souligné que les Palestiniens étaient « mécontents de l’attitude de la partie israélienne, car les Israéliens n’ont rien offert qui serait en mesure d’assurer le succès de la conférence », a affirmé à l’AFP l’ambassadeur palestinien à Ryad, Jamal al-Shobaki. Il a estimé auprès du roi saoudien que les États-Unis devaient « faire pression sur Israël, l’obliger à se conformer (...) à la feuille de route, l’initiative de paix arabe et les résolutions de l’ONU », a ajouté cette source. M. Shobaki a ajouté que le roi Abdallah s’était dit d’accord avec M. Abbas sur le fait qu’Israël n’avait « présenté aucune réponse sérieuse qui puisse contribuer au succès de la conférence » [1].
M. Abbas effectuait une brève visite en Arabie saoudite au moment où négociateurs palestiniens et israéliens tentent d’élaborer une déclaration commune qu’ils espèrent présenter lors de la réunion internationale sur le Proche-Orient, laquelle doit se tenir d’ici à la fin du mois à Annapolis, près de Washington.
L’Arabie saoudite a refusé de confirmer si elle participerait ou non à cette réunion voulue par les États-Unis. Elle réclame que les sujets de fonds du conflit israélo-palestinien figurent à l’ordre du jour [2].
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice pourrait effectuer d’ici à la réunion une nouvelle tournée dans la région afin de rapprocher les positions des Israéliens et des Palestiniens sur l’élaboration d’un document commun. Ce texte servirait de base aux futurs pourparlers de paix suivant la réunion d’Annapolis, en vue d’un règlement permanent du conflit israélo-palestinien.
Côté israélien, le Premier ministre Ehud Olmert devrait demander lundi à son cabinet d’approuver la libération de 500 prisonniers palestiniens avant la réunion internationale de paix, a indiqué hier un responsable. « Le gouvernement votera lundi sur la libération de 500 Palestiniens des prisons israéliennes », a déclaré à l’AFP ce responsable parlant sous le couvert de l’anonymat. Ces libérations sont présentées par Israël comme un geste à l’égard du président palestinien Mahmoud Abbas avant la réunion d’Annapolis. Il s’agit surtout de détenus membres du Fateh, le parti de M. Abbas, qui ne sont pas impliqués dans des attaques ayant causé la mort d’Israéliens.
Israël détient plus de 11 000 prisonniers palestiniens et leur libération est l’une des principales revendications de l’Autorité palestinienne dans les négociations en cours. Les Palestiniens demandent un geste plus significatif. Après le vote de lundi, la liste des prisonniers libérables devrait être arrêtée par une commission ministérielle ad hoc. Israël a déjà libéré environ 350 prisonniers, en juillet et octobre.
Bush participera à la réunion d’Annapolis
Enfin, le président américain George W. Bush et la secrétaire d’État Condoleezza Rice participeront à la réunion d’Annapolis, a annoncé hier la Maison-Blanche. Les États-Unis doivent encore fixer officiellement la date de cette réunion, destinée à relancer le processus de paix israélo-palestinien. Des sources diplomatiques américaine, israélienne et européenne s’accordent sur la date du mardi 27 novembre.