Salah Salah,
un réfugié palestinien au Liban
Salah Salah est un réfugié palestinien au Liban. Il est originaire de Tibériade. Sa famille bédouine a été expulsée de Palestine en 1948, lors de la création d’Israël. Il avait 12 ans. Sa famille s’est réfugiée dans le camp de réfugiés palestiniens de Ein El Helwhé situé à Saida au Sud Liban. Ce camp est l’un des 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban. Ein El Helwhé est le plus grand de ces camps. Il compte environ 45 000 réfugiés, soit un 10ème de la population de réfugiés palestiniens au Liban.
On compte aujourd’hui dans le Monde, 5 à 6 millions de réfugiés palestiniens. Au Liban, ils sont 400 000 environ, répartis dans 12 camps. C’est au Liban que leurs conditions de vie sont les plus dures, car ces réfugiés ne disposent d’aucun droit. Ce sont les jeunes qui sont le plus touchés par cette situation.
Salah Salah est un résistant et un militant politique palestinien de longue date, proche du FPLP. Il est représentant des réfugiés au Conseil National Palestinien. Avec ses enfants et d’autres jeunes réfugiés du camp de Ein El Helwhé, il a contribué à créer une association de jeunes réfugiés palestiniens au Liban. Cette association s’appelle Ajial, ce qui veut dire Génération. Il dirige actuellement cette association. L’objectif politique pour Salah Salah et pour tous les jeunes d’Ajial, c’est de maintenir forte la revendication du Droit au retour des réfugiés palestiniens.
Au cours de l’agression israélienne au Liban en juillet-août 2006, Salah Salah nous a envoyé quotidiennement un rapport sur les faits et une analyse politique qui incluait systématiquement la situation en Palestine. C’est pendant cette période qu’est née la volonté d’organiser cette tournée en France pour témoigner, présenter la situation au Liban et en Palestine, du point de vue d’un réfugié palestinien au Liban, donner son analyse politique de la situation, parler du Droit au Retour et aussi de l’action d’Ajial.
Bilan Liban
Les bombardements intensifs de Tsahal sur le Liban durant 34 jours ont fait au total au moins 1183 victimes, des civils en écrasante majorité, dont un tiers d’enfants, 4 054 blessés et 970 000 déplacés. Dans un pays de presque 4 millions d’habitants, plus d’un quart d’entre eux ont été déplacés. Toutes les infrastructures du pays ont subi à très grande échelle les contrecoups de cette guerre. Le coût total des destructions est estimé à plus de 15 milliards d’euros, handicapant sérieusement l’avenir immédiat de l’Etat libanais. 31 points vitaux, comme les aéroports, les ports, les centrales électriques, les stations d’épuration, ont été partiellement ou totalement détruits, de même que 25 stations services et près de 900 centres commerciaux. Deux hôpitaux publics ont été rayés de la carte, à Bint Jbeil et Meis al-Jebel, et trois autres sérieusement endommagés.
A ces chiffres dramatiques s’ajoute une catastrophe environnementale, celle de la marée noire provoquée par le bombardement israélien de la centrale électrique de Jiyé, à 25 km de Beyrouth, le 14 juillet. La destruction des réservoirs de cette centrale a provoqué le déversement de près de 15 000 tonnes de mazout dans la mer Méditerranée. Côté israélien, les opérations de cet été ont coûté la vie à 160 Israéliens, dont une grande majorité de soldats.