[1] comble de cynisme du puissant allié de la politique coloniale israélienne, Bush a " ouvertement lié mercredi un accord de paix à la fin des attaques depuis Gaza".
Faisant disparaître comme par magie l’occupation israélienne et toutes ses violences, dont même un ignare sait qu’elle est la cause évidente de la résistance, G. Bush a assuré lors d’une conférence de presse à Jérusalem avec E.Olmert : ma question à M. Abbas va être "Que comptez-vous faire" ?
« Il doit y avoir un engagement ferme du gouvernement palestinien de traiter avec les extrémistes et les terroristes qui pourraient vouloir utiliser le territoire palestinien comme base arrière contre Israël », a poursuivi M. Bush.
"Vous ne pouvez pas attendre des Israéliens, et je ne le fais certainement pas, d’accepter un État à leur frontière qui servira de base pour des activités terroristes" a insisté Bush.
voir http://www.cyberpresse.ca/article/20080109/CPMONDE/
80109146/1032/CPMONDE. La mystification usuelle est à l’oeuvre encore ici. Faire passer pour du terrorisme la résistance y compris armée à l’occupation, qui est un droit reconnu des peuples sous occupation. Mais le terrorisme d’Etat israélien, les bombardements sur les zones civiles de Gaza, les violentes incursions militaires en Cisjordanie, la colonisation effrénée à Jérusalem, le mur qui vole la terre et l’eau de Palestine, rien de ces violations systématiques du Droit et des droits du peuple palestinien, n’existe pour le président états-unien, complice ou décidément bien obtus. Se voulant "équitable", il demande à Olmert de démanteler les colonies "sauvages" en Cisjordanie. Ces colonies "sauvages" -ou "avant-postes"- sont ces ]implantations de caravanes supposées illégales même par tel-Aviv, sur une terre palestinienne afin de s’en emparer puis d’agrandir et de se transformer en colonie installée, que le pouvoir acceptera bien sûr et même protègera. Ce que Bush ne veut pas savoir, c’est que toutes ces implantations, sauvages ou devenues avec la complicité active des autorités israéliennes de prétendus "quartiers", sont illégales au regard du droit international, toutes ! CL
[2] selon le Monde
"Le président américain George W. Bush est arrivé, mercredi 9 janvier, en Israël pour une visite historique de trois jours qui le conduira aussi dans les territoires palestiniens. M. Bush, qui est le quatrième président américain à se rendre en Israël après Richard Nixon en 1974, Jimmy Carter en 1979 et Bill Clinton en 1998 a été accueilli par le président israélien Shimon Pérès, le premier ministre Ehoud Olmert et la plupart des hauts responsables politiques, militaires et religieux du pays.
’’Nous voyons une nouvelle opportunité pour la paix en Terre sainte et la liberté dans la région’’, a déclaré le président américain.’’Il était temps que je revienne’’, a commenté George Bush en référence à sa dernière visite en 1998, avant son élection à la Maison Blanche."L’alliance entre nos deux pays permet de garantir la sécurité d’Israël en tant qu’Etat juif’’, a ajouté George Bush.
"Vous êtes notre allié le plus fort, celui à qui nous faisons le plus confiance dans la bataille contre le terrorisme et le fondamentalisme, ainsi qu’un soutien ferme dans notre quête pour la paix et la stabilité", a déclaré M. Olmert à l’adresse de M. Bush."Les douze prochains mois vont être un moment de vérité (...). Les jours qui viennent sont cruciaux", a déclaré M. Pérès, demandant au président américain d’"aider Israël à arrêter la folie de l’Iran, du Hezbollah et du Hamas". Le président israélien a ajouté que"l’Iran ne doit pas sous-estimer la détermination d’Israël à se défendre".
Le Hamas a vivement critiqué les déclarations du président américain. Ces déclarations "constituent une reconnaissance américaine du caractère juif de l’Etat de l’occupation. Ces déclarations équivalent à un soutien américain à la mise en place d’un régime d’apartheid dans notre région au détriment des droits du peuple palestinien", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Michel Bole-Richard, l’envoyé du Monde écrit aussi ce 9 janvier :
Jamais les relations entre les Etats-Unis et Israël n’ont été aussi bonnes.
George Bush, au cours de ses sept années d’exercice du pouvoir, a toujours soutenu, sans sourciller, la politique de l’Etat juif. L’administration américaine l’a même souvent déterminée. Aucune décision importante n’a été prise, que ce soit par le gouvernement d’Ariel Sharon ou par celui d’Ehoud Olmert, sans que Washington n’ait été informé, sondé et qu’une ligne d’action soit choisie en commun.
Les proches conseillers des deux premiers ministres israéliens ont effectué, au cours de ces sept années, d’innombrables allées et venues à la Maison Blanche. Les chefs de gouvernement aussi. De hauts responsables américains comme Anthony Zinni, George Mitchell, George Tenet ont fait de longs séjours à Jérusalem pour se pencher sur le conflit israélo-palestinien. La concertation a été permanente, complète. Le fidèle allié de Washington n’a jamais outrepassé les lignes rouges fixées par l’administration Bush à tel point que certains analystes ont parlé d’Israël comme du 51e Etat de l’Union.
En dépit de cet accord parfait, le président Bush ne s’est jamais rendu en Israël dans l’exercice de ses fonctions. Il était encore gouverneur du Texas lorsque, en 1998, Ariel Sharon, qui n’était pas premier ministre, lui a fait faire un tour en hélicoptère au-dessus de la Cisjordanie. Il en garde un souvenir ému, et ce n’est pas sans une certaine nostalgie, comme il l’a confié la semaine dernière au quotidien Yedioth Aharonot, qu’il doit se retrouver pour trois jours, du 9 au 11 janvier, dans la ville sainte. George Bush s’est fixé trois objectifs pour cette visite qui va se poursuivre au Koweït, à Bahrein, aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite et en Egypte : tout d’abord, a-t-il dit, "convaincre les Etats arabes qu’Israël est un partenaire pour la paix et que c’est dans l’intérêt des Palestiniens et du monde arabe" ; ensuite "faire avancer le processus de paix en rappelant aux alliés de l’Amérique au Moyen-Orient l’importance de la solution de deux Etats (Israël , Palestine) et voir ce qui peut être fait pour la mettre en place" ; enfin, "comment renforcer les régimes de ces pays pour qu’ils servent de barrière à l’agression iranienne".
La première étape de cette tournée va être la plus facile. George Bush a qualifié Ehoud Olmert de "visionnaire", car "il a compris l’importance de créer un espoir pour les Palestiniens dans l’Etat qu’ils veulent créer". De son côté, le premier ministre israélien, dans un entretien au Jerusalem Post, a estimé que le président Bush était "un homme avisé", "c’est l’homme qui a été le plus proche d’Israël depuis Gerald Ford", avant d’ajouter : "Il ne fait rien avec quoi je ne suis pas d’accord. Il ne soutient rien auquel je suis opposé. Il fait attention à ne rien dire qui pourrait causer du tort à Israël." Dans ces conditions, la visite de George Bush à Jérusalem ne peut être que la consécration de cette bonne entente. Une véritable osmose ! L’aboutissement d’une politique de proximité et de connivence depuis l’accession au pouvoir de George Bush, qui a coïncidé avec celle d’Ariel Sharon en février 2001. Les deux hommes ont pratiquement toujours été sur la même longueur d’onde. Ils ont décidé en commun de mettre "hors-jeu" Yasser Arafat. Ils se sont retrouvés en phase pour déclarer la guerre à l’Irak. Ils se sont mis d’accord pour décider du retrait unilatéral de la bande de Gaza pendant l’été 2005. Ce partenariat s’est poursuivi sans nuage avec Ehoud Olmert. L’appui a été total lors de la deuxième guerre du Liban pendant l’été 2006. Les Etats-Unis ont fourni à l’une de leurs principales têtes de pont au Proche-Orient toute l’assistance militaire et diplomatique dont Israël avait besoin.
Il y a eu quelques crispations du côté israélien lors de la publication du rapport Baker-Hamilton en décembre 2006 (qui appelait Washington à un effort sérieux et urgent sur le conflit israélo-palestinien). Finalement, les choses sont rentrées dans l’ordre lorsque l’administration Bush a jeté par-dessus bord les suggestions du rapport qui ne lui convenaient pas. Le président Bush n’a guère montré que le conflit israélo-palestinien était l’une de ses préoccupations. Il a laissé carte blanche à son allié. Il y a bien eu le fameux discours du 24 juin 2002, au cours duquel, pour la première fois, George Bush a exprimé la volonté de créer un Etat palestinien "viable, continu, souverain et indépendant". Cette intention n’a guère été suivie d’effet en dépit du lancement de la feuille de route, le plan de paix international, le 4 juin 2003 à Akaba, en Jordanie, lors d’un sommet entre MM. Bush, Sharon et Mahmoud Abbas, alors premier ministre. Par la suite, le Quartet (entité composée des Etats-Unis, de l’ONU, de la Russie et de l’Union européenne) sera incapable d’imposer une solution car, comme l’a dénoncé Alvaro de Soto, ancien envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, il est totalement soumis au bon vouloir des autorités américaines qui, sur le conflit israélo-palestinien, ont toujours imposé leur loi, édictée en étroite collaboration avec Israël.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-996912@51-996353,0.html