Depuis 1948, Israël a promulgué une série de lois qui ont créé un régime institutionnalisé de domination raciale et d’oppression systématique sur le peuple palestinien indigène.
Lois sur la citoyenneté et l’entrée sur le territoire
La loi de 1950 sur le retour accorde à chaque personne juive le droit exclusif d’entrer en Israël en tant qu’immigrant juif. En revanche, les réfugiés palestiniens ne bénéficient pas du même statut et se voient refuser catégoriquement le droit de retourner dans leurs foyers et de retrouver leurs biens. La loi légalise en Israël le principe historique selon lequel les personnes juives entrant sur un territoire contrôlé par Israël peuvent prétendre à l’adhésion à l’État, tout en se voyant conférer un droit de "nationalité" supérieur à celui de personnes d’un autre statut se trouvant également dans la juridiction ou le territoire de contrôle effectif d’Israël.
La loi de 1952 sur la citoyenneté confirme en droit le racisme institutionnalisé d’Israël en conférant automatiquement la citoyenneté israélienne à toute personne juive qui entre en Israël en vertu de la loi du retour, tandis que les Palestiniens se voient refuser leur droit de retour dans leurs foyers et leurs biens. Distincte du statut de "nationalité", la loi sur la citoyenneté israélienne reconnaît le "retour" comme une voie d’accès à la citoyenneté israélienne, mais uniquement pour les Juifs. La loi définit trois autres façons de devenir citoyen israélien : par la naissance, le mariage ou la résidence. Cependant, en raison du statut supérieur de la "nationalité juive", la citoyenneté ne constitue pas une base pour l’égalité des droits en Israël.
La loi de 1952 sur l’entrée en Israël accorde un traitement préférentiel aux immigrants juifs en vertu de la loi sur le retour, leur permettant d’entrer comme s’ils étaient des citoyens israéliens. Par contre, la loi crée un statut précaire de "résident permanent" en Israël pour les Palestiniens de Jérusalem-Est occupée, en traitant les Palestiniens comme des visiteurs étrangers sur leur terre natale, et en permettant leur transfert forcé par le biais d’une révocation institutionnalisée de leur résidence.
Droits à la terre, à la propriété et à l’autodétermination
La loi de 1950 sur les biens des absents permet la confiscation des biens des réfugiés palestiniens en tant que "biens des absents", qui ont été transférés au Curateur de propriétaires absents, privant ainsi les Palestiniens de leurs droits sur leur terre et leur propriété. Sept décennies après la Nakba, Israël continue de refuser aux réfugiés palestiniens le droit de retourner sur leurs terres et de retrouver leurs biens, comme l’affirme la résolution 194 de l’Assemblée générale et comme réaffirmé plus de cent fois depuis. Cette loi continue d’être utilisée aujourd’hui pour confisquer les biens palestiniens dans Jérusalem-Est occupée.
En 2018, Israël a adopté la Loi fondamentale : État-nation du peuple juif, qui consacre dans les fondements juridiques constitutionnels d’Israël sa domination et son oppression institutionnalisées sur le peuple palestinien. La Loi fondamentale de l’État-nation juif stipule que : "[l]’exercice du droit à l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est réservé au peuple juif". Elle détermine en outre "la colonisation juive comme une valeur nationale", donnant une force constitutionnelle à l’expansion des colonies israéliennes illégales dans le territoire palestinien occupé.