L’AFPS salue l’initiative du ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, qui a invité ses homologues de l’Union européenne à prendre en considération la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État, et Josep Borell, le nouveau chef de la diplomatie européenne, à mettre rapidement ce sujet à l’ordre du jour d’un prochain Conseil des Affaires étrangères de l’UE. L’objectif ambitieux de cette démarche est d’obtenir cette reconnaissance de la part de l’ensemble des pays européens, afin d’envoyer un signal fort.
Face à la détérioration rapide de la situation sur le terrain, face au déni du droit réitéré par Trump et Nétanyahou, l’heure n’est plus aux atermoiements, ni à l’attente d’un accord final dont on sait qu’il ne se réalisera pas sans un nouveau rapport de forces. Il faut affirmer avec force la primauté du droit sur la loi du plus fort et du fait accompli, et faire de la reconnaissance de l’État de Palestine, dans ses frontières d’avant juin 1967 y compris Gaza et Jérusalem Est, la première étape d’une solution fondée sur le Droit.
Mais l’Union européenne, avec ses contradictions, saura-t-elle réaffirmer sans ambiguïté la souveraineté palestinienne sur l’ensemble du territoire d’avant juin 1967 ? Saura-t-telle exiger la fin de l’occupation et de la colonisation, et rappeler les droits des réfugiés palestiniens ?
Quelle que soit l’issue de cette démarche européenne, la France devra prendre ses responsabilités, dans le cadre d’une démarche à laquelle un grand nombre d’autres pays pourraient participer, en reconnaissant l’État de Palestine dans ses frontières d’avant juin 1967. Cette initiative devra s’accompagner de mesures pour protéger le peuple palestinien et lui permettre d’exercer effectivement son droit à l’autodétermination, et d’un plan de mise en œuvre du droit au retour des réfugiés palestiniens.
Face à la situation intolérable que subit le peuple palestinien, face au déni du droit qui gangrène l’ensemble de la scène internationale, il est grand temps d’avoir le courage de poser des actes forts.
Le Bureau national, 11 décembre 2019