Un aller-retour en Palestine en avion coûte environ 250 euros. « Pour financer le voyage, nous avons organisé des soirées culturelles et de débats à Barcelone. Sur place, nous étions logés chez l’habitant, dans la mairie des villages ou dans des auberges de jeunesse au tarif abordable, et toujours accueillis à la table de familles pour les repas ». Rien à voir avec des voyages dits de coopérations qui coûtent parfois cher aux participants. « La journée était consacrée au travail dans les champs d’oliviers. Et la semaine ponctuée de manifestations contre l’occupation israélienne des terres et des routes », raconte Sarah Mauriaucourt. « D’Espagne, nous ne sommes pas partis en lien avec une ONG. Nous étions autonomes, répondant à l’appel du Comité de coordination de résistance populaire », explique la vidéaste. Ce Comité de résistance non-violente s’est constitué après la seconde Intifada, pour continuer de dénoncer la confiscation des terres par les colons israéliens et à la construction du mur et de lutter contre les nouvelles expansions coloniales. « L’avantage que nous avons eu de n’être pas encadrés par une association, c’est que quand des révoltes durement réprimées ont éclaté en octobre dernier, nous avons pu rester. Les ONG et les associations sur place, elles, délocalisaient les volontaires des zones de tension ou les rapatriaient. Si bien, qu’à Naplouse, il n’y avait plus personne à part nous et les militants locaux du Mouvement de solidarité pour la Palestine libre, pour épauler les familles dans les champs ».
Scènes champêtres de récolte des olives, visite de la dernière usine de fabrication de kéfiés, gaz lacrymogènes, balles qui sifflent aux oreilles, un paysan qui s’écroule parce qu’il vient de prendre une balle dans l’estomac, témoignage d’une militante féministe… Récoltées dans toute la Cisjordanie, les images et les histoires sont percutantes.