Halte au massacre à Gaza ! Sanctionnons Israël !
Le 27 février dernier, sous couvert de faire cesser les tirs de roquettes sur Israël, l’armée israélienne a lancé 2000 soldats, appuyés par des blindés et des hélicoptères d’assaut, contre le territoire de Gaza. Le 29 février, Matan Vilnaï, vice-ministre israélien de la défense, a annoncé que les Palestiniens de Gaza “allaient connaître la Shoah”.
Au matin du 3 mars, 116 palestiniens ont été tués, dont un grand nombre de civils, parmi lesquels 22 enfants et 12 femmes. De la punition collective contre la population de Gaza, Israël est passé à un massacre collectif.
Les tirs de roquettes n’ont pas cessé. L’armée israélienne a décidé de mettre fin provisoirement à son offensive, mais reste déterminé à briser par la force toute forme de résistance . “Nous devons nous préparer à une escalade” a déclaré Barak, ministre israélien de la défense.
Nous ne pouvons être complice de cette barbarie coloniale. Nous condamnons le terrorisme d’Etat contre la population civile palestinienne. Nous vous appelons à participer à un rassemblement de protestation le jeudi 6 mars, à 18 h, devant l’Hôtel de Ville de Quimper.
Nous demandons au gouvernement français d’intervenir au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cesser le siège de Gaza et les bombardements israéliens et d’adopter des sanctions immédiates contre Israël jusqu’à la fin d’une telle politique et jusqu’à l’ouverture de véritables négociations de paix.
Pour le groupe de l’Association France-Palestine Solidarité,
Yves Jardin (02.98.92.30.63)
Texte lu et remis à la préfecture :
Nous sommes rassemblés ce soir à l’appel de l’Association France-Palestine Solidarité, avec le soutien explicitement affirmé de Solidaires, des Alternatifs, de la LCR, du PCF, et de l’UDB.
Pendant les quatre jours de l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, du 27 février au 2 mars, 116 Palestiniens ont été tués, dont un grand nombre, sinon une majorité, de civils, parmi lesquels, 12 femmes et au moins 31 enfants. Depuis le début de l’année ce sont 250 Palestiniens qui sont tombés sous les balles israéliennes, alors que 4 Israéliens ont été tués (dont deux militaires en opérations). Il ne s’agit pas de faire une macabre comptabilité. Mais il est insupportable de voir mettre en avant les risques encourus par les civils israéliens à Sdérot ou ailleurs pour justifier l’intervention israélienne dans la bande de Gaza et le massacre qui a eu lieu ces derniers jours. La vie d’un Arabe palestinien a autant de prix que celle d’un Israélien et l’oublier en mettant en avant les souffrances des civils israéliens, c’est faire preuve d’une attitude raciste, c’est soutenir, même involontairement, le colonialisme israélien.
Nous n’acceptons pas que des civils israéliens soient menacés ou tués par des roquettes tirées par des groupes palestiniens. Mais nous condamnons avec la plus grande énergie l’usage par Israël de la force militaire sans aucune restriction. Les tirs de roquettes ne peuvent justifier la volonté de tuer des civils palestiniens, y compris des enfants. Cette réponse totalement disproportionnée a mené ces derniers jours à de graves violations de la loi humanitaire internationale et à d’intolérables crimes de guerre. Et il faut rappeler aussi que des Palestiniens, dont des enfants, sont tués en Cisjordanie, où il n’y a pas de tirs de roquettes.
Nous exprimons également notre indignation devant les déclarations, le 29 février, de Matan Vilnaï, vice-ministre israélien de la Défense, annonçant que les Palestiniens de Gaza « allaient connaître la Shoah ». Comment, après les persécutions nazies contre les Juifs, est-il possible à un Israélien d’origine juive de tenir de tels propos, par lesquels il fait preuve d’un racisme comparable à celui des nazis.
Nous sommes là aussi pour rappeler que l’intervention israélienne n’est que suspendue. L’armée israélienne a mis fin provisoirement à son offensive, avant l’arrivée de la Secrétaire d’Etat des USA, mais reste déterminée à briser par la force toute forme de résistance. « Nous devons nous préparer à une escalade » a déclaré Barak, ministre israélien de la Défense. Malgré la brutalité, la barbarie de leur intervention, les Israéliens n’ont pas réussi à faire cesser les tirs de roquettes. En massacrant les civils, ils ne vaincront pas le Hamas, et ne feront que renforcer son audience.
Le Hamas a proposé une trêve réciproque avec arrêt des tirs de roquettes par les Palestiniens, et des bombardements et des tirs de missiles par les Israéliens. Le gouvernement d’Olmert a rejeté toute trêve et toute négociation. Pourtant 65 % des Israéliens sont favorables à des négociations avec le Hamas, selon un sondage publié par le journal israélien « Haaretz ». Des personnalités israéliennes ont demandé des négociations avec le Hamas, c’est le cas de l’ancien chef du Conseil National de Sécurité ou de l’ancien ministre de la Défense, Amir Péretz. Mais le gouvernement israélien fait la sourde oreille, parle de paix, mais fait la guerre. Israël, qui disposerait de la quatrième ou de la cinquième armée mondiale, qui dispose de l’arme atomique, se présente comme la victime menacée, tout en continuant à soumettre la population de la bande de Gaza à une punition collective et maintenant à un massacre collectif, tout en développant les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. L’usage de la force brutale ne résoudra rien, entraînera de nouvelles souffrances pour les Palestiniens, mais aussi pour les Israéliens. L’intransigeance israélienne risque de faire le jeu de groupes islamistes beaucoup plus radicaux que le Hamas.
Nous exprimons aussi notre indignation devant l’inaction de la communauté internationale, de l’Union européenne et de la France devant les crimes israéliens dans la bande de Gaza, alors même que le gouvernement israélien a déclaré son intention de continuer ses attaques jusqu’à ce que les combattants palestiniens cessent leurs tirs de roquettes, quelles qu’en soient les conséquences pour la population civile prise en otage.
Devant ces menaces, nous faisons nôtres les demandes de l’Union Juive Française pour la Paix et nous demandons au gouvernement français :
– qu’il condamne avec la plus grande clarté les crimes commis à Gaza par l’armée israélienne ainsi que le siège de la bande de Gaza mis en place par le gouvernement israélien ;
– qu’il fasse condamner l’Etat d’Israël par le Conseil de Sécurité pour les crimes commis à Gaza et exige l’arrêt immédiat de ces violences ;
– qu’il pèse sur l’Union Européenne pour qu’elle condamne immédiatement cette violence inacceptable et mette en place les sanctions qui s’imposent contre Israël : suspension de toutes les coopérations économiques, politiques et culturelles ;
– qu’il cesse de faire un parallèle entre l’occupant et ses victimes et propose le blocus d’Israël tant que durera le blocus de Gaza ;
– qu’il mette fin à l’impunité des dirigeants israéliens coupables de crimes de guerre et exige l’application de toutes les lois internationales violées par Israël.
Nous considérons que l’actuel gouvernement français ne parle pas en notre nom quand il soutient inconditionnellement l’actuel gouvernement israélien comme l’actuel gouvernement américain. Nous devrons rester vigilants dans les semaines à venir, devant les risques de guerre en Palestine, au Liban et au Moyen-Orient. Restons tous pacifiquement et démocratiquement mobilisés.
Pour le groupe l’AFPS du Pays de Cornouailles, Yves Jardin