Ma’an news, 23/11/2017
Ramallah - L’avocate de la commission ministérielle chargée des affaires des prisonniers, Hiba Masalha, a rapporté que 143 mineurs détenus dans deux sections de la prison de Meggido, sont frappés et humiliés au cours de leur arrestation, à l’intérieur de leurs cellules et lors de leur transfert vers les tribunaux.
Raids de nuit :
Selon leur représentant Mohammad Hammad, à cinq heures du matin, les militaires israéliens appelées "Massada", ont fait irruption dans la section (4) réservée aux mineurs et pendant leur sommeil, sous prétexte d’inspection, et de façon provocante, ils ont forcé les enfants à s’assoir à même le sol, ils leur ont attachés les mains puis ils ont fouillé toute les cellules en détruisant tout sur leur passage.
Agression pendant le transfert verss les tribunaux et pendant l’interrogatoire :
Le prisonnier Abdel-Moneim Natsheh, 15 ans, du camp de réfugiés de Shuafat dans le district de Jérusalem, arrêté le 25/09/2017, a raconté que les enfants prisonniers sont brutalisés et humiliés lors de leur transfert vers les tribunaux de Jérusalem, où ils sont agressés par les forces "Alnhacon", responsables du transfert des prisonniers, ces forces saisissant tous les prétextes pour frapper les enfants.
Les forces "Alnhacon" placent les enfants délibérément dans des endroits hors caméras pour les agresser et les humilier, leur interdire d’aller aux toilettes ou de boire et cela sans raison et sans pitié.
Lui même dit : « j’ai été interrogé dans le centre de détention de la Moscoubieh lorsque j’ai été arrêté, les gardiens là-bas se comportent très mal avec les prisonniers, ils frappent fortement sur les portes des cellules et allument toutes les lumières pour importuner les prisonniers pendant leur sommeil et les agressent en leur tapant dessus sans aucune raison ».
Piétinement et coups de pieds :
Le prisonnier Yousef Nasser Hassan Salah, 17 ans, du camp de réfugiés de Jénine, frère du martyr Asaad Nasser Salah, a été arrêté le 13/12/2016 dans sa maison vers trois heures du matin, après qu’un certain nombre de soldats ont défoncé la porte d’entrée et fait irruption dans la chambre où il dormait, l’officier s’est mis à crier en le poussant hors du lit. Il s’est réveillé, paniqué, la peur au ventre, de voir tous ces soldats pointant leurs armes sur lui et de comprendre qu’ils sont venus l’arrêter.
Ils l’ont isolé dans une autre pièce où ils lui ont posé quelques questions personnelles, ils l’ont fouillé puis sans lui permettre de s’habiller malgré la pluie et le froid, ils l’ont poussé en dehors de la maison, ils lui ont attaché les mains derrière le dos et bandé les yeux. Deux soldats l’ont fait descendre dans l’escalier, l’un deux l’a giflé à plusieurs reprises et lui a attrapé la tête et l’a cogné fortement contre le mur puis ils l’ont poussé avec force à l’intérieur du camion, ils l’ont obligé à s’allonger sur le plancher métallique, sur le dos, malgré ses mains attachées derrière le dos.
Des soldats assis sur les chaises à l’intérieur du camion l’ont piétiné avec leurs chaussures sur le ventre et sur le corps, et pendant tout le trajet ils n’ont cessé de le rouer à coups de pieds.
Le camion a emprunté une route cahoteuse et pendant tout le temps, il a été secoué fortement, son corps se levant et retombant sur le plancher ; il a beaucoup souffert dans cette position en plus des coups de pied que les soldats n’ont cessé de lui donner tout au long du chemin, et il a senti de grandes douleurs partout dans son dos et son corps.
Ils l’ont emmené dans une colonie où il a été fouillé à nu, puis après une vérification médicale rapide, ils l’ont jeté dans une caravane où il est resté à l’intérieur toute la matinée, les mains attachées, puis ils l’ont transféré dans la prison de Meggido.
Traduction : Moncef Chahed
Groupe de Travail Prisonniers