Les témoignages émanent de toutes les unités, du simple soldat au commandant de brigade, en passant par des réservistes. Tous décrivent la même chose : il faut contrôler les Palestiniens. Et pour cela il faut « marquer sa présence », un jargon militaire expliqué par Yehuda Shaul, le directeur de l’association Breaking the Silence :
« Vous êtes quatre soldats à un checkpoint, il y a une centaine de Palestiniens qui attendent pour passer. La seule façon pour vous de vous faire respecter c’est que ces personnes aient peur de vous. Alors vous attrapez la 50e personne dans la queue et vous la frappez. Vous demandez à quelqu’un sa carte d’identité et ce quelqu’un sourit un peu trop, alors vous le laissez au soleil pendant 8 heures. Et il va comprendre qui est le boss. »
Le livre montre aussi un visage encore plus sombre de l’occupation israélienne. Des Palestiniens utilisés comme bouclier humain, des destructions arbitraires de maisons palestiniennes. Des actions considérées comme des crimes de guerre au regard du droit international. Et des actions que Gail, qui a servi à Hébron il y a 10 ans, a voulu dénoncer en témoignant :
« C’est de mon devoir de dire ce qu’il se passe. La société israélienne m’envoie ici faire mon devoir, pour la protéger. Mais elle ne sait pas comment je le fais. Donc je dois lui ouvrir les yeux. Car pour la société, il n’y pas d’occupation, les soldats sont juste là pour maintenir la sécurité. Mais vous êtes sûrs que c’est pour maintenir la sécurité ? la sécurité de qui ? »
Mais pour l’instant, en Israël, ceux qui ont osé briser le silence sont accusés d’être des traîtres et des menteurs.