Les deux parties en ont donné l’assurance à la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice au cours de sa tournée achevée jeudi et qui était destinée à jeter les jalons de la conférence souhaitée par son président George W. Bush. Lors d’une visite à Ramallah, Mme Rice a déclaré au président palestinien Mahmoud Abbas que le Premier ministre israélien Ehud Olmert était prêt à aborder les « questions fondamentales ». Quand des journalistes lui ont demandé d’élaborer, elle a répondu : « Je crois que le mot fondamental parle pour lui-même. »
Pour M. Olmert, l’idée est de parvenir à un accord sur la question de l’État palestinien, tout en évitant au maximum d’entrer dans ce qu’il considère comme des détails. Jusqu’à récemment, il avait toujours refusé d’aborder lors de ses rencontres avec M. Abbas les sujets de fond sur le futur État palestinien, exigeant au préalable des garanties palestiniennes sur la cessation des violences. Pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, Mark Regev, l’État hébreu ne va pas entrer à ce stade dans les détails des questions-clés du conflit : les frontières, les réfugiés de 1948 et le statut de Jérusalem. « Si vous discutez vraiment des détails, vous mettez en évidence les différends alors que l’idée est de s’entendre sur des principes, a-t-il dit à l’AFP. Israël a accepté qu’il y aura un État palestinien viable, disposant d’une continuité territoriale. Nous pensons qu’il est possible de trouver là-dessus un consensus. »
Dans des déclarations aux côtés de Mme Rice, M. Abbas a averti : « Le plus important est que nous parvenions à des résultats, que nous sachions quels sont ces résultats. » Il n’a cependant pas exclu ce qu’il a appelé un « accord cadre » ou une « déclaration de principes ». Selon le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat, M. Abbas « veut avoir un seul sujet de discussion avec M. Olmert : des négociations politiques. Quand on parle de négociations politiques, on entend : Jérusalem, les frontières, les réfugiés, l’eau, la sécurité ». Peu importe pour la partie palestinienne la terminologie employée pour désigner un accord avant la conférence internationale, l’essentiel est qu’il porte sur les questions de fond. « On peut le qualifier d’accord de principes, d’accord cadre, d’étape finale... », a poursuivi M. Erakat, insistant sur la nécessité qu’il « couvre toutes les questions du statut permanent » d’un État palestinien.
Israël affirme en revanche qu’il faut une progression par « étapes ». « L’idée est bien sûr qu’il y ait des étapes que nous devons franchir » avant un accord de paix complet, insiste M. Regev.
L’Administration américaine se montre optimiste. Mme Rice s’est ainsi félicitée du fait qu’il existait « une volonté des deux côtés d’aller de l’avant pour parvenir à une solution de deux États ». Reste qu’Américains, Israéliens et Palestiniens risquent de se retrouver avec trois États : Israël, la Cisjordanie, contrôlée par Mahmoud Abbas et son gouvernement soutenu par l’Occident, et la bande de Gaza que le Hamas contrôle depuis le 15 juin sans l’intention d’y abandonner le pouvoir.
Voir aussi l’Orient le Jour du 6 août :
Une longue trêve entre le Hamas et Israël est possible en cas de retrait, assure Haniyeh
http://www.lorientlejour.com/page.aspx?page=article&id=348988
et Courrier international : Olmert et Abbas se rencontrent sans grandes illusions
http://www.courrierinternational.com/AFP/depeche.asp?
NewsItem_value=070806082749.axdte8cr.xml